BOGE crée des emplois qualifiés dans la région lyonnaise
BOGE investit en Rhône-Alpes pour accompagner la transition industrielle
BOGE France mise sur la proximité industrielle en Rhône-Alpes pour proposer compresseurs intelligents, maintenance prédictive et solutions énergétiques durables.
À Saint-Quentin-Fallavier, aux portes de Lyon, BOGE, spécialiste allemand centenaire de l’air comprimé, inaugure un centre de services de 450 m². Cette ouverture s’inscrit dans une stratégie d’ancrage territorial, ciblant une région à forte densité industrielle, logistique et agroalimentaire.
En se rapprochant de ses clients, la filiale française veut offrir réactivité, proximité et technicité. Le site démarre avec cinq collaborateurs – deux commerciaux et trois techniciens – mais d’autres recrutements sont prévus. Dans un contexte où l’industrie peine à attirer des profils qualifiés, cette annonce fait figure de signal positif pour le bassin local.
Car derrière ce centre se cache un enjeu discret mais stratégique : l’air comprimé, considéré comme la « quatrième utilité industrielle », aux côtés de l’eau, de l’électricité et du gaz.
En France, l’air comprimé pèse lourd dans les bilans énergétiques. Il représente entre 5 et 10 % de la consommation électrique industrielle totale. Or, il est extrêmement énergivore : 70 à 80 % du coût d’un compresseur correspond à l’électricité, contre 15 % pour l’investissement et 15 % pour la maintenance. Le rendement global ne dépasse pas 10 %, ce qui signifie que 90 % de l’énergie injectée est perdue, souvent sous forme de chaleur.
Mais des marges d’optimisation considérables existent. Les audits montrent que les industriels peuvent réduire leur consommation de 25 à 30 % en moyenne, et parfois de moitié. La coopérative Le Gouessant a ainsi divisé par deux sa facture énergétique en réduisant ses fuites d’air comprimé de 40 % à 16 %.
Les leviers sont connus : compresseurs à vis à haut rendement capables d’atteindre 80 %, variation de vitesse qui permet jusqu’à 30 % d’économies, traque des fuites responsables de 20 à 50 % des pertes. S’ajoutent désormais la maintenance prédictive et les capteurs connectés, qui ouvrent la voie à une gestion en temps réel. Pour les industriels, le gain est double : baisser les coûts et réduire l’empreinte carbone.
À l’échelle mondiale, le marché de l’air comprimé est estimé à près de 30 milliards d’euros en 2022. Sa croissance annuelle avoisine 4,5 %, portée par l’automatisation, la digitalisation et la transition énergétique. Les systèmes à entraînement direct offrent déjà 15 % de gains supplémentaires, et la récupération de chaleur s’impose comme un relais de compétitivité.
En France, des mécanismes comme les certificats d’économies d’énergie (CEE) encouragent la modernisation du parc d’équipements. Certains projets ont permis de valoriser plus de 16 GWh cumac et de réinjecter la chaleur fatale dans les process industriels.
Pour BOGE, l’équation est claire : proximité avec les clients, efficacité énergétique et accompagnement humain.
« Notre mission est de faire de l’air comprimé un levier de performance industrielle et énergétique », résume Bruno Turlan, directeur de BOGE France.
Fort de ses 110 ans d’expérience, d’une présence dans 120 pays et de plus de 700 collaborateurs dans le monde, le groupe joue sur sa crédibilité internationale. Mais c’est son choix d’ancrage local, au plus près des sites de production, qui pourrait faire la différence.
Dans un pays où l’industrie représente environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre et subit une forte pression sur les coûts, l’initiative illustre un mouvement plus large : celui d’une industrie contrainte de se transformer par des leviers invisibles mais essentiels. En misant sur la région Rhône-Alpes, BOGE espère devenir un acteur clé de la compétitivité verte et inscrire durablement son nom dans le paysage industriel français.








