
Auvergne-Rhône-Alpes : l’Ordre des experts-comptables confirme la plus forte baisse d’activité des TPE-PME depuis cinq ans
Image PME : l’Ordre des experts-comptables confirme le ralentissement des TPE-PME d’Auvergne-Rhône-Alpes en 2025
En conférence de presse, la région et l’Ordre des experts-comptables alertent sur le ralentissement durable des TPE-PME au deuxième trimestre 2025.
Au deuxième trimestre 2025, l’activité des TPE-PME d’Auvergne-Rhône-Alpes a reculé de 2 % en glissement annuel, selon les données d’Image PME. C’est le troisième trimestre consécutif de baisse et la contraction la plus forte enregistrée depuis le choc du Covid en 2020.
Sur le premier semestre, la baisse cumulée atteint 1,2 %, alignant la région sur la moyenne nationale. Ces résultats, révélateurs d’un climat économique tendu, ont été présentés, le 15 septembre à Lyon, lors de la conférence de presse par Fabrice Pannekoucke, président de la région, et Damien Cartel, président de l’Ordre des experts-comptables Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour Damien Cartel, « les entreprises qui vont bien habituellement ne vont pas trop mal. Celles qui rencontrent des difficultés sur un secteur d’activité plus tendu vont très mal.Nous avons besoin de règles de fonctionnement stables pour les entreprises, tant en fiscalité, qu’en droit du travail, etc.
Nous avons souhaité faire passer le message politique en faveur des TPE-PME, qui sont nos partenaires via Fabrice Pannekoucke, pour qu’il le fasse remonter au niveau national.
Il a été le seul homme politique à me demander mes chiffres lorsque je lui ai parlé de notre baromètre trimestriel Image PME qui porte sur les tendances de 100 000 entreprises petites et moyennes, qui emploient plus de 50 % des salariés dans notre région ». »

Cette dégradation survient dans un contexte où l’inflation, loin de s’éteindre, repart légèrement à la hausse (+1 % sur un an en juin), pesant sur le pouvoir d’achat des ménages et sur la consommation, principal moteur des petites entreprises.
Le tissu régional, qui compte près de 97 000 TPE-PME, voit ainsi sa vitalité fragilisée, alors qu’il constitue l’un des socles de l’emploi et de la création de valeur.
Le bâtiment concentre une large part des difficultés. L’activité chute de près de 5 % au printemps, pénalisée par la stagnation des mises en chantier, la fin du dispositif Pinel et un non-résidentiel en panne.
Les électriciens accusent une baisse de plus de 8 %, les maçons enchaînent un septième trimestre consécutif de recul, et les plombiers-chauffagistes décrivent une situation difficile, seuls 11 % d’entre eux observant une amélioration de leur activité. Même la rénovation énergétique, pourtant portée par les dispositifs publics, ne parvient pas à compenser cette dynamique négative.
L’hébergement-restauration illustre aussi la fragilité persistante. Le chiffre d’affaires recule de 4,5 % sur le trimestre, soit un cinquième repli consécutif. Les hôtels sauvent leurs marges grâce à des hausses tarifaires, mais les restaurants traditionnels voient leur fréquentation diminuer et leurs coûts s’envoler, tandis que les débits de boissons poursuivent leur lent déclin, victimes d’un changement structurel des habitudes de consommation avec la montée en puissance des boissons sans ou faiblement alcoolisées.

« L’impact du pouvoir d’achat fait qu’en réalité le séjour est maintenu mais la consommation est en berne », analyse Fabrice Pannekoucke.
Dans le commerce, les trajectoires divergent. Les épiceries de proximité reculent face à la grande distribution, et les magasins d’articles de sport subissent une vague de défaillances.
À l’inverse, les boucheries enregistrent une hausse inattendue de 5,4 %, profitant d’une offre limitée et de l’essor des produits prêts à cuisiner.
Les services ne sont pas épargnés : l’entretien-réparation automobile recule, malgré des prix en hausse, alors que les ménages reportent leurs interventions ou se tournent vers l’auto-réparation.
Les architectes, après quatre trimestres positifs, basculent à leur tour dans le rouge, rattrapés par la crise du logement qui touche l’ensemble de la chaîne.
Ces chiffres, dévoilés deux jours avant l’ouverture du 80e congrès national de l’Ordre des experts-comptables à Eurexpo le mercredi 17 septembre, résonnent comme un signal d’alerte.
Les TPE-PME d’Auvergne-Rhône-Alpes, maillon essentiel du tissu économique, connaissent leur plus fort repli depuis cinq ans. Entre inflation rampante, consommation contrainte et investissement en berne, la reprise reste incertaine et les marges de manœuvre se réduisent.
Pour les acteurs économiques réunis à Lyon, l’enjeu est désormais clair : éviter que le ralentissement en cours ne se transforme en stagnation durable.
Trois chiffres à retenir
- -2 % : baisse du chiffre d’affaires des TPE-PME régionales au 2e trimestre 2025
- -4,9 % : recul du bâtiment, secteur le plus touché
- +5,4 % : hausse du chiffre d’affaires des boucheries, rare exception à la baisse
Le mot-clé : no-low
Les boissons sans alcool ou à faible teneur séduisent désormais un tiers des Français, et plus de la moitié des 18-25 ans. Une tendance qui bouleverse les bars et débits de boissons.
La citation
« Les clients hésitent, repoussent les travaux, attendent des aides qui tardent à arriver » — un entrepreneur du bâtiment lyonnais.







