La Fresque du Climat : 3h pour comprendre et agir face à l’urgence climatique
La Fresque du Climat est un outil pédagogique qui permet au plus grand nombre de saisir la complexité des enjeux climatiques. Entretien avec son directeur Nicolas Froissard
La Fresque du Climat est créée le 15 décembre 2018 par Cédric Ringenbach
Urgence climatique : l’atelier de la Fresque du Climat a pour vocation de fournir des clés de compréhension pour que chacun puisse s’emparer du sujet de façon éclairée. Anaïs Terrienest la nouvelle présidente de l’association depuis mi-mars 2024.
– Siège de la Fresque du Climat: 18 Rue du Faubourg du Temple 75011, Paris
C’est bien de parler et de sensibiliser à la bonne santé de la planète. Toutefois, le faire en s’appuyant sur des résultats concrets est encore plus efficace. La Fresque du Climat propose une approche innovante et pédagogique pour sensibiliser aux enjeux environnementaux et participer à la transformation de nos sociétés.
Organisé dans les entreprises et associations, cet atelier collaboratif de 3 heures s’appuie sur les travaux du GIEC pour décrypter les causes et les conséquences du changement climatique.
« La Fresque du Climat est un mouvement porteur d’espoir. En effet, cela a été un véritable déclic pour moi. C’est un outil ludique, pratique et bien plus percutant pour la prise de conscience. L’atelier nous a éclairé sur la complexité du changement climatique. Grâce à cet atelier, nous avons désormais quelques clés de compréhension et une vision d’ensemble du problème. Je me sens donc désormais capable d’agir », soulignent Céline et Daisy.
L’impact de la Fresque du Climat est mesuré par le nombre de participants aux ateliers et par le nombre de « fresqueurs » formés à l’animation. Depuis sa création en 2018, elle a sensibilisé plus de 1,5 million de personnes dans 157 pays.
L’équipe de la Fresque du Climat est composée d’un peu plus de 50 salariéset une dynamique communauté des « fresqueurs » de 70 000 bénévoles. Son modèle économique s’appuie sur la vente de l’atelier aux entreprises. Un modèle gratuit ou à prix libre est proposé au grand public afin de garantir l’accessibilité à tous.
Lors de notre entretien avec Nicolas Froissard, nous avons exploré son parcours et ses motivations, avant de percer ce qui se cache derrières l’association la Fresque du Climat.
Un mot sur votre parcours
Mon parcours commence par des études de droit. Je suis juriste de formation, j’ai fait 5 ans de droit. Je me suis un peu trompé dans mon orientation, donc par la suite j’ai fait autre chose, une cinquième année de sociologie des organisations à Sciences Po.
Ensuite, il fallait bien travailler, donc j’ai fini par être recruté par une grande compagnie d’assurances. Mais, cela ne me convenait pas tout à fait. Même si j’ai appris des choses dans cette entreprise, je crois que j’avais besoin de quelque chose de différent.
J’ai rencontré le groupe SOS, qui aujourd’hui est l’un des principaux acteurs associatifs en France et au-delà, par hasard. Ma compagne, qui est magistrate, démarrait la formation à l’École Nationale de la Magistrature.
À l’ENM, ils commençaient la formation par un stage en-dehors de l’institution judiciaire. Il peut s’agir d’une entreprise, d’une administration ou d’une association. Elle a fait son stage dans l’une des structures de l’organisation dans laquelle j’ai passé ensuite un peu plus de 20 ans, qui s’appelle le groupe SOS. Elle a fait son stage pendant plusieurs mois dans un centre d’hébergement d’urgence pour toxicomanes SDF à Paris, à Marx Dormoy, un quartier dans lequel on a vécu d’ailleurs aussi en famille pendant 18 ans. Elle est donc passée par cet établissement, elle a rencontré le groupe SOS, c’est ainsi que j’ai découvert cette structure et que j’ai fini par l’intégrer et y passer un peu plus de 20 ans.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre passage au sein du groupe SOS ?
J’ai rejoint le groupe SOS en 2000, parce que j’avais envie de dédier ma vie professionnelle à des causes d’intérêt général. Et aussi parce que j’avais senti qu’il y avait une approche assez entrepreneuriale, il y avait cette volonté de développer et d’avoir des projets qui fassent leurs preuves. Je crois beaucoup en cela, le fait de trouver du sens dans son travail, mais aussi exercer des compétences, les développer. J’ai trouvé cela pendant plus de 20 ans au sein du groupe SOS.
A mon arrivée, on était 300 salariés. Quand je l’ai quitté en tant que salarié il y a quelques temps, le chiffre était monté à plus de 20 000. L’activité s’est beaucoup développée, beaucoup diversifiée. J’ai essayé de contribuer à cela, j’ai fait plein de choses, beaucoup de communication, un peu de ressources humaines, un peu de système d’information à une époque. J’ai passé du temps sur l’organisation du groupe, sur son développement, sur le terrain aussi.
Au cours des dernières années, j’ai passé pas mal de temps avec les personnes qui représentent le groupe au niveau départemental ou régional, qui impulsent les projets sur les territoires. Je dois dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à côtoyer les professionnels, que ce soit dans le domaine social, médico-social, sanitaire, parce qu’il y a aussi les hôpitaux, les EHPAD, l’accompagnement du grand âge, qui est un énorme enjeu pour notre société. Mais la culture a aussi été un gros sujet pour moi ces dernières années, ou encore la transition écologique.
Il y a eu une grande diversification et j’ai appris beaucoup de choses auprès des professionnels et des bénévoles de terrain. Ce sont des gens extrêmement engagés. Ils ne sont pas toujours reconnus à leur juste valeur, comme les travailleurs sociaux notamment. Il faut que notre société progresse encore sur ce point et reconnaisse vraiment tout ce qu’apportent ces métiers essentiels, en première ligne. C’est vrai dans les hôpitaux, dans les EHPADs, mais ils sont aussi présents dans les structures sociales, dans l’accompagnement et les soins de personnes en situation de handicap. Ce sont des personnes qui effectuent un travail extraordinaire et il faut les soutenir davantage dans notre société.
Pouvez-vous nous présenter la Fresque du Climat ?
J’ai rejoint La Fresque du Climat il y a quelques mois, en août 2024. Je pense que j’avais sans doute envie d’évoluer, cela faisait plus de 20 ans que j’étais dans la même structure. Donc, j’avais sans doute besoin de voir aussi d’autres organisations.
J’ai besoin aussi je pense, pour ma seconde partie de carrière, de travailler sur des initiatives qui changent les mentalités. C’est le cas de la Fresque du Climat. Parce que depuis plus de 5 ans, c’est un atelier qui s’est déployé partout en France et maintenant partout dans le monde, puisqu’elle est présente dans 157 pays. La France reste encore le pays dans lequel le développement de la Fresque du Climat est le plus fort, mais il y a des pays dans lesquels cela évolue vite.
Il s’agit donc d’un atelier de 3 heures. Ce sont environ 7 personnes autour d’une table, avec un animateur ou une animatrice qui anime cette fresque. A partir d’un jeu de cartes, dans la première étape de cette fresque, il y a un travail sur les liens entre les causes et les conséquences du dérèglement climatique. Cela se fait de façon assez ludique mais assez scientifique, car La Fresque du Climat s’appuie beaucoup sur les rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). La littérature scientifique du GIEC est vraiment à la base de cet atelier.
Puis, au fur et à mesure de l’atelier, on se tourne vers ses émotions et vers les émotions des autres participants, parce qu’on comprend mieux évidemment ce qui est en train de se passer et les conséquences graves du dérèglement climatique.
Mais il y a une phase durant laquelle on se met en mouvement. On se demande comment, à partir des informations obtenues pendant cette fresque, on peut changer ses comportements, essayer de faire changer les comportements de ses proches ou en tout cas sensibiliser autour de soi face à ces questions environnementales.
Donc on sort en principe de la fresque avec l’envie de mener le combat et d’être en pointe sur les enjeux climatiques.
Quels sont les objectifs de la Fresque du Climat ?
L’objectif de la Fresque du Climat, c’est que le plus grand nombre possible de personnes comprennent réellement ce qui est en train de se passer autour du dérèglement climatique. C’est complexe, mais la grande force de cet atelier, c’est d’avoir réussi à vulgariser et à faire en sorte qu’en 3 heures, on puisse comprendre vraiment les mécanismes du dérèglement climatique.
Et pour que cela donne envie à ces personnes-là, que l’on appelle les « fresqués » de devenir « fresqueurs », c’est-à-dire de se former à l’animation et pourquoi pas d’organiser eux-mêmes des ateliers, dans des festivals, des écoles, dans des mairies ou dans leurs entreprises. Il y a beaucoup d’entreprises aujourd’hui qui utilisent la Fresque du Climat.
A qui s’adresse la Fresque du Climat ?
La Fresque du Climat s’adresse à tout le monde. Elle s’adresse à toutes les catégories de la population. Elle est très présente dans le monde de l’entreprise, dans tous les secteurs. Elle est présente dans des milieux populaires, par l’intermédiaire d’associations qui se saisissent de la Fresque du Climat.
Quelqu’un me racontait récemment qu’il allait « fresquer » dans les prisons et que ce sont généralement de grands moments, parce que les détenus ont l’impression d’avoir accès à un savoir que des personnes parfois de très haut niveau n’ont pas ou ne veulent pas avoir. Il y a aussi l’idée de diffuser le plus largement un savoir qui aujourd’hui est accessible à toutes et tous.
Mais comme dans nos quotidiens, on reçoit beaucoup d’informations, ce n’est pas toujours évident de comprendre vraiment profondément ce qu’il se passe au niveau du climat et les conséquences qui nous concernent là aussi toutes et tous. Les enfants aussi sont concernés, il y a beaucoup d’écoles qui accueillent la Fresque du Climat.
Donc elle est présente en France et maintenant dans 157 pays ; dans les pays dits « développés », évidemment parce que c’est là où il y a un impact très important de réduction des gaz à effet de serre. Mais nous allons aussi dans les pays peut-être dits moins développés ou en voie de développement, parce que c’est sans doute moins à eux de faire l’effort, mais c’est eux aussi qui vont subir les conséquences. Donc c’est aussi leur donner les moyens de faire entendre leurs voix.
Avez-vous des exemples concrets sur le fonctionnement ?
Des exemples concrets de ce que permet de faire la Fresque du Climat dans le monde de l’entreprise par exemple : EDF, une très grande entreprise, avec 200 000 salariés, et dans laquelle 80 000 salariés ont déjà participé à un atelier de la Fresque du Climat avec un modèle assez innovant. C’est-à-dire que dans ces entreprises-là, on forme des salariés de l’entreprise, qui vont eux-mêmes ensuite sensibiliser leurs collègues. Donc il y a des centaines ou des milliers peut-être de salariés d’EDF qui, tout le long de l’année, sensibilisent leurs collègues pour qu’ils comprennent mieux les enjeux et que dans le cadre de leur travail, ils aient la capacité de mieux accompagner la transition environnementale de leur entreprise.
Il y a beaucoup de personnes qui parfois partent vivre à l’étranger, des « expats », qui partent avec la Fresque du Climat et qui commencent à développer des projets dans d’autres pays, parfois dans leur entreprise, mais rapidement aussi avec des collectivités et les communautés locales. C’est comme cela que nous arrivons aujourd’hui à avoir le développement de La Fresque du Climat dans 157 pays et un jeu qui a été traduit dans plus de 150 langues.
En ce moment, il y a une « fresqueuse » aux États-Unis, qui a traversé une partie des États-Unis à vélo, qui s’arrête dans des petites villes ou des communautés locales pour proposer des ateliers, dont la Fresque du Climat.
Il y a plein de personnes assez fantastiques dans cette communauté, qui est une communauté lucide sur ce qui est train de se passer, mais qui est aussi optimiste et engagée et qui agit.
Comment mesurez-vous l’impact de la Fresque du Climat ?
La Fresque du Climat du climat existe depuis 2018, elle a 5 ans. Elle a vraiment explosé avec le COVID, car les gens avaient du temps et ils ont parfois participé à une fresque en visioconférence, ils se sont formés, après ils ont eux-mêmes organisé des fresques à distance.
C’est depuis 2020-2021, que cela s’est vraiment développé. Pendant ces années-là, je n’étais pas encore là, mais l’équipe et la communauté ont beaucoup travaillé sur le fait de satisfaire toutes les demandes, car il y a eu un vrai engouement autour de cet atelier. Beaucoup d’organisations, des collectivités, des entreprises, ont souhaité déployer la fresque dans leurs organisations, auprès de leurs équipes.
Donc aujourd’hui, nous travaillons davantage sur la question d’impact. Il s’agit d’une réflexion autour de « l’après-fresque », comment organiser et accompagner les entreprises, les organisations qui ont participé à la fresque sur des projets qui leur permettent de continuer à se transformer. C’est un vrai sujet pour nous. Il s’agit aussi de faire le lien avec d’autres fresques et ateliers, puisqu’il y a aujourd’hui une centaine de fresques qui s’inspirent de la Fresque du Climat. Beaucoup s’intéressent à des sujets environnementaux : « 2 tonnes », « La Fresque de la Biodiversité », « la Fresque des Déchets », « la Fresque Océane », « la Fresque de l’eau », « La Fresque de l’Économie circulaire », il y en a beaucoup. Il y a aussi des fresques sectorielles, sur l’énergie, sur la construction.
Nous avons envie de travailler davantage avec ces ateliers pour proposer aux organisations des parcours, pour que leurs équipes, leur comex, leurs dirigeants comprennent vraiment les problématiques qui sont celles de notre société aujourd’hui et qui concernent aussi leur entreprise. On sait que beaucoup d’entreprises vont être impactées par le dérèglement climatique. Il s’agit aussi de définir comment s’adapter à cela, comment adapter l’entreprise pour qu’elle résiste et qu’elle ait une activité davantage compatible avec les enjeux environnementaux.
L’impact aujourd’hui, on le mesure essentiellement par le nombre de personnes que l’on « fresque » et par le nombre de « fresqueurs ». Il faudra sans doute aller plus loin mais c’est vrai que notre priorité c’est que le plus grand nombre de personnes possible comprennent ce qu’il se passe autour du climat. Nous sommes vraiment orientés vers la sensibilisation.
Notre impact actuellement est de plus de 1 500 000 personnes sensibilisées en France et au-delà et 70 000 « fresqueurs et fresqueuses », donc des personnes qui se sont formées à l’animation d’ateliers. Certains le font de façon professionnelle, en étant rémunérées pour développer l’atelier dans des entreprises par exemple. La majorité le font bénévolement, souvent les « fresqueurs » professionnels sont aussi « fresqueurs » bénévoles et donc il y a des communautés dans tous les pays dans lesquels nous sommes présents. Il y a 100 référents internationaux et il y a 200 référents en France, donc plusieurs référents par département où la Fresque est présente.
Notre impact c’est ça : un nombre de personnes qui comprennent mieux les enjeux climatiques et qui vont sans doute se mettre en action. Il y a un nombre assez impressionnant de personnes qui m’ont dit ces dernières années, même avant que je pense rejoindre cette structure, que La Fresque du Climat les a changés, les a transformés. Certains changent de travail, de métier, d’entreprise. Ils vont créer un éco lieu, ils vont arrêter de consommer de la viande, ils vont arrêter de prendre l’avion. Les réactions sont diverses. Pas chez tout le monde, chez certains l’effet est limité, nous travaillons aussi sur cela : comment faire pour que l’atelier soit impactant pour le plus grand nombre.
Comment s’assurer que les participants ne repartent pas avec un sentiment d’éco-anxiété ?
L’atelier de la Fresque du Climat forme un « U ».
C’est-à-dire que dans la première phase, il y a une descente, car on travaille beaucoup sur ce qu’il se passe en ce moment, sur les mécanismes du dérèglement climatique et ses conséquences. Donc ce n’est pas forcément toujours très gai évidemment. Il y a une période pendant laquelle on réalise encore davantage la gravité de la situation.
Puis après, dans la deuxième partie de l’atelier, on va plutôt se concentrer sur les solutions, sur le fait que rien n’est perdu, qu’il y a des choses à faire et que cela commence par l’individu, par le citoyen. C’est un moment de mise en action, de mise en mouvement, de partage collectif. Les gens en général partent plutôt avec le sourire, même s’ils ont appris des informations qui ne sont pas forcément réjouissantes.
Nous travaillons par ailleurs beaucoup sur cette question d’éco-anxiété, sur le « CARE », l’attention portée à notre équipe et à notre communauté. C’est un axe sur lequel nous voulons travailler encore davantage pour qu’il soit très présent dans le parcours, au sein de l’atelier, mais aussi dans le parcours des « fresqueurs », ces personnes qui veulent être des leaders de la transition environnementale.
L’objectif est que dans ce parcours qui les amènent à devenir des animateurs de la Fresque du Climat, il y ait aussi un accompagnement autour de l’éco-anxiété et comment la gérer soi-même et comment accompagner les personnes qui pourraient en souffrir. C’est un axe très important.
Comment la Fresque du Climat peut-elle influencer les décideurs politiques et les inciter à prendre des mesures en faveur du climat ?
Pendant l’atelier de La Fresque du Climat, il est question du triangle de l’inaction, c’est-à-dire que souvent chacun « se renvoie un peu la balle ». Le citoyen renvoie la balle aux entreprises et à l’État, etc. Il faut que tout le monde avance en même temps, et notamment que l’État, les décideurs publics prennent leurs responsabilités.
Nous nous considérons que malheureusement, ils ont les informations, mais ils n’ont pas toujours la compréhension profonde de ce qu’il se passe. Nous avons tendance à conseiller aux décideurs, qu’ils soient économiques, publics, de participer à une Fresque du Climat.
La Fresque du Climat est vraiment un moment pendant lequel on prend conscience de ce qui est en train de se passer. Ce ne sont pas juste des informations, c’est aussi un moment où on ressent des émotions assez fortes et c’est cela qui permet de se mettre en action et d’avoir envie de changer les choses.
Il y a beaucoup de collectivités, même au sein de l’État, il y a des ateliers déployés qui s’appuient et s’inspirent sur La Fresque du Climat. Il y a beaucoup de collectivités qui proposent La Fresque du Climat à leurs équipes.
Parfois, en partenariat avec des collectivités, comme cela a été le cas à Lyon, nous organisons de grands événements, des Fresques géantes.
A Lyon, il y a quelques semaines, au Palais des Sports, plus de 1 000 participants ont pris part à une Fresque géante. Il y avait plein de tables, avec de nombreuses Fresques du Climat et d’autres fresques aussi. L’événement a été porté par la communauté de la Fresque du Climat. Il a été réalisé en lien avec la collectivité, car nous avons aussi besoin que les villes, les départements, les régions nous aident à porter cet atelier le plus loin possible.
Quelles sont les sources de financement de La Fresque du Climat ?
La Fresque du Climat est financée aujourd’hui essentiellement par la vente de l’atelier à des entreprises, des organisations de façon générale. Il y a deux modèles de déploiement de La Fresque du Climat : un modèle payant dans le monde professionnel et un modèle gratuit ou à prix libre pour le grand public, pour des événements comme à Lyon au Palais des Sports, dans des écoles, des mairies, des associations. Ce modèle est grand public et on ne demande pas d’argent.
C’est la partie « entreprises » qui finance l’ensemble de notre organisation. Et l’activité d’intérêt général, qui est dédiée à sensibiliser le plus grand nombre en-dehors du monde professionnel.
Combien de personnes composent l’équipe de La Fresque du Climat ?
L’équipe est composée d’un peu plus de 50 salariés et la communauté des 70 000 « fresqueurs et fresqueuses » est essentiellement une communauté bénévole. Les personnes qui se forment à l’animation sensibilisent partout le grand public et elles le font bénévolement.
Les personnes qui « fresquent » d’un point de vue professionnel sont très importantes pour notre communauté, mais c’est une minorité en termes de nombre.
Ce qui est intéressant, c’est que les « fresqueurs » professionnels, qui déploient la Fresque du Climat dans le monde professionnel, font aussi beaucoup de missions bénévoles. Pour nous, c’est important que les personnes qui organisent des ateliers dans les entreprises fassent aussi partie de la communauté, qu’ils organisent aussi des événements bénévolement. Ils le font souvent de façon très volontaire et positive.
C’est un modèle assez vertueux.
Quels sont les défis de La Fresque du Climat ?
Les défis de la Fresque du Climat, c’est de continuer à sensibiliser le plus grand nombre de personnes, dans les entreprises, mais aussi de plus en plus dans tous les milieux, pour permettre à chacun de comprendre ce qu’il se passe.
Ensuite il y a aussi évidemment l’internationalisation, car on ne peut pas changer les choses qu’en France. Il s’agit de définir comment se développer plus vite. Nous avons déjà créé une structure en Suisse, peut-être que demain ce sera en Belgique, en Espagne, en Allemagne, aux États-Unis aussi où il y a une super communauté, peut-être aussi en Chine.
Nous sommes présents un peu partout, donc pour nous, l’un des objectifs est d’accompagner les communautés locales, les structurer, et pourquoi pas de créer une structure localement pour aller encore plus vite.
Avez-vous une petite anecdote pour la fin ?
En rejoignant La Fresque du Climat, je me suis dit qu’il fallait moi-même animer. J’essaie de le faire régulièrement, dans des endroits différents. J’aimerais bien un jour faire une Fresque sur la Tour Eiffel. J’ai échangé avec le directeur de la Tour Eiffel il n’y a pas très longtemps. Je pense aussi à un endroit aussi intéressant à Lyon.
J’ai envie d’incarner ce qu’est la Fresque du Climat, c’est-à-dire de créer ces moments d’échanges tournés vers l’avenir.
J’ai découvert la Fresque du Climat dès son lancement, mais j’ai d’abord eu l’occasion de réaliser la Fresque des Nouveaux Récits lorsque j’étais chez Watcha en 2020. J’ai trouvé la méthode pédagogique très accessible et collaborative.
En arrivant chez ETERNITY Systems, j’ai tout de suite proposé que le COMEX, puis les équipes managériales et terrain participent à la Fresque du Climat.
Ce qui a été réalisé en avril 2023. Depuis, deux personnes de l’équipe RH ont suivi la formation pour devenir animatrices en interne et pouvoir diffuser la Fresque à travers l’ensemble des pays dans lesquels le groupe est implanté.
L’occasion, d’une part, d’échanger sur les grands enjeux climatiques, mais aussi de partager avec les équipes la nouvelle dynamique impulsée par la création de la marque « ETERNITY Systems » et la volonté de développer une vraie culture RSE à travers toute l’entreprise.
De façon plus macro, je félicite l’approche de diffusion très horizontale et je constate l’impact qu’elle permet dans la prise de conscience. Néanmoins, cet outil doit à tout prix être suivi d’un atelier/conférence sur les solutions que les participants peuvent mettre en place à l’échelle personnelle et professionnelle pour améliorer leur empreinte environnementale et partir inspirés et motivés avec un plan d’actions concret ! Cela peut être, par exemple, l’Atelier 2tonnes.
Enfin, j’ajouterais qu’il existe aussi la Fresque de l’économie circulaire qui, selon moi, permet d’avoir une approche multicritères qui va au-delà de la seule approche climatique souvent cantonnée au carbone.
Bien sûr, l’idéal est de réaliser toutes les Fresques car elles apportent toutes une approche complémentaire !D’autres outils devraient aussi être plus démocratisés, comme « TheBigConf » proposé par Avenir Climatique ou encore « COP in MyCity » porté par l’association CliMates.