ZCE ouvre un nouveau modèle économique basé sur la vente d’énergie via la recharge
ZCE sécurise la recharge sur prise traditionnelle avec une technologie anti-incendie brevetée
ZCE simplifie l’adoption des véhicules électriques grâce à une technologie intelligente rendant chaque recharge sûre, prévisible, rapide et parfaitement adaptée aux usages quotidiens.
L’essor de la mobilité électrique a ouvert une ère nouvelle, mais aussi révélé une contradiction profonde : alors que les véhicules se modernisent à un rythme vertigineux, les solutions de recharge, elles, peinent encore à suivre.
Dans les parkings comme dans les garages particuliers, la transition énergétique se heurte à des prises domestiques vieillissantes, des infrastructures insuffisantes, des installations parfois dangereuses. Les constructeurs automobiles promettent l’avenir ; les réseaux électriques, eux, rappellent encore le passé.
C’est dans cet écart que s’est engouffrée Zero Carbon Emission (ZCE), une jeune entreprise française qui a décidé de faire de la recharge non pas un chaînon manquant, mais une évidence du quotidien.
Fondée en 2022 par deux ingénieurs, Raphaël D’Onofrio et Olivier Benoit, ZCE s’est construit autour d’une idée simple et presque provocatrice :
l’électrique ne deviendra réellement populaire que le jour où chacun pourra recharger son véhicule sans crainte, sans travaux et sans expertise technique.
Les deux fondateurs ont passé des mois à observer les usages réels, à documenter les dysfonctionnements, les surchauffes, les fusibles qui sautent, les installations bricolées.
Leur constat n’a rien d’anecdotique : la sécurité est aujourd’hui l’angle mort de la transition électrique domestique.
« Nous sommes partis d’un constat simple : l’électrique ne décollera pas tant que la recharge restera source d’inquiétude.
Notre WattelGo résout le problème le plus critique : celui de l’incendie domestique. Nous avons rendu la recharge sur n’importe quelle prise aussi sûre que de brancher une bouilloire », résume Raphaël D’Onofrio.
Cette volonté de s’attaquer aux usages réels plutôt qu’à une vision théorique du marché se traduit par un travail patient sur la technologie : capteurs embarqués, analyse en temps réel du réseau, gestion dynamique de la puissance, prédiction des pics de tension.
Une manière de rendre intelligentes des infrastructures qui ne l’ont jamais été. L’entreprise obtient rapidement les labels Jeune Entreprise Innovante (JEI) puis Deeptech, une reconnaissance rare dans un secteur dominé par les grands énergéticiens et les constructeurs automobiles.
L’arrivée en 2025 de Kamel Ait Mahiout achève de structurer cette ambition. Ingénieur passé par plusieurs industries, aujourd’hui président de ZCE après avoir été nommé Directeur Général, il apporte une rigueur qui transforme la start-up en entreprise industrielle.
« Le passage à l’échelle d’une Deeptech ne se fait pas sans fondations solides. Mon rôle est d’assurer la crédibilité industrielle de notre technologie et de transformer cette équipe talentueuse en une force d’exécution pérenne. »
À ses côtés, une petite équipe soudée, quatorze personnes au total, dont neuf salariés et cinq alternants soigneusement intégrés. Deux anciens stagiaires ont même été recrutés en CDI. Le premier salarié, Stéphane Druissi, est devenu responsable R&D ; il incarne la mémoire technologique du projet.
À travers ces trajectoires humaines, ZCE construit une culture rare parmi les jeunes pousses : celle de la continuité et de la transmission.
Une innovation française qui veut démocratiser la recharge 22 kW
La gamme Wattel constitue le prolongement naturel de cette philosophie. WattelGo, une prise nomade intelligente, se branche partout et sécurise l’installation en s’adaptant automatiquement à la qualité du réseau. WattelWall, sa version murale, cible les habitations, les parkings privés, les commerces et les petites flottes.
Mais c’est WattelFast Home qui cristallise l’ambition technologique de ZCE : une solution brevetée capable d’atteindre 22 kW en monophasé, avec une hybridation réseau + solaire en courant continu.
Une première mondiale, qui permet de réduire considérablement le temps de charge sans nécessiter les installations lourdes habituellement requises.
« Notre brevet unique, c’est la fin du dilemme : offrir 22 kW de puissance ultra-rapide sur une simple prise monophasée. C’est la première fois qu’on rend le très haut débit énergétique aussi simple et accessible, sans travaux lourds », insiste Olivier Benoit.
Ce saut technologique crée une barrière concurrentielle réelle dans un secteur où la puissance dépend souvent de l’infrastructure plutôt que de la technologie elle-même.
Mais ZCE ne se contente pas de développer des objets connectés. L’entreprise repense la façon même dont les professionnels peuvent exploiter la recharge électrique.
Son modèle multicanal — B2B, B3B, B2B2C, B4B et licensing — permet aux campus, aux commerces, aux parkings ou aux collectivités de sécuriser leurs infrastructures tout en créant une nouvelle source de revenus.
« Nous ne faisons pas que vendre des bornes ; nous vendons un modèle économique. La capacité de nos systèmes à générer des revenus passifs via la vente d’énergie est l’argument décisif qui va accélérer l’adoption de nos solutions par tous les gestionnaires de flotte et de parking », explique la direction.
Dans un marché encore hésitant sur la rentabilité des bornes publiques, cette dimension économique pourrait bien devenir l’avantage comparatif décisif.
Les premières ventes sont prévues pour avril 2026, avec un objectif d’un million d’euros de chiffre d’affaires la même année. Pour se donner les moyens de ses ambitions, l’entreprise a levé un premier million d’euros et prépare une seconde levée équivalente.
ZCE évoque travailler avec plusieurs acteurs majeurs du secteur énergétique et industriel — « des tycoons », précise-t-on en interne — sans pouvoir encore dévoiler leur identité.
L’écosystème Wattel inclut également une application mobile qui cherche à réenchanter l’expérience utilisateur. En indiquant les points d’intérêt à proximité ou les activités à mener pendant la recharge, l’application ajoute une dimension sociale et pratique au geste technique.
« Pour nous, la transition énergétique n’est pas une contrainte technique ; c’est une opportunité sociale. En intégrant le solaire direct et en optimisant le temps de charge avec notre application, nous transformons un besoin technique en un geste du quotidien, responsable et solidaire », insiste Kamel Ait Mahiout.
Au fil des mois, ZCE multiplie les apparitions sur les salons professionnels — Tech&Fest, Mix-e, Smart Cities Barcelona — et se prépare à un moment symbolique : une présence au CES de Las Vegas, où se jouent souvent les alliances internationales qui façonnent l’avenir des industries.
À l’horizon 2026, ZCE prévoit d’industrialiser ses produits, de renforcer son réseau de partenaires et de déployer ses solutions en France avant d’entamer une expansion internationale. Elle mise aussi sur la création d’une communauté autour de la sobriété énergétique, un chantier qui lui tient autant à cœur que la technologie elle-même.
Il reste à voir si cette jeune entreprise saura s’imposer dans un secteur où les géants de l’énergie avancent lentement mais sûrement. Mais ZCE a déjà compris quelque chose que beaucoup n’ont pas encore perçu : la transition électrique ne se jouera pas uniquement sur l’autonomie des batteries ou sur la puissance des moteurs.
Elle se jouera sur ce moment banal, presque invisible, où l’on branche son véhicule au mur. Et si ce geste devient un jour universel, sûr et rentable, ZCE entend bien y avoir contribué.
Source : entretien avec Kamel Ait Mahiout, Président et CEO de ZCE
