H7, le hub de l'innovation par le numérique à Lyon
Cet accélérateur responsable H7 Lyon fête ses 5 ans le 1er avril prochain. Et ce n’est pas un poisson d’avril.
H7, le lieu responsable où le numérique, l’économie et la culture se rencontrent à Lyon. Il s’est imposé très tôt comme acteur majeur du numérique dans la métropole de Lyon : 68 startups hébergés et de 200 accompagnés depuis son lancement.
Son modèle économique repose sur trois piliers : les prestations de service, les locations et les partenariats avec de grands groupes.
L’organisation d’événements donne à H7 Lyon un caractère festif, en faisant de ce lieu un véritable espace de vie et d’échanges, caractérisé par un fort engagement et une dimension participative.
Selon Thomas Detambel, « H7 est un accélérateur responsable, car nous accompagnons en premier lieu des start-up ayant un impact, que ce soit social, sociétal ou environnemental. H7 Lyon aspire à être un miroir pour les start-up et donc la structure adopte des comportements responsables sur la gestion du lieu, mais aussi dans les partenariats stratégiques noués, comme notamment avec le Mouvement Impact France. Nous croyons fermement que soutenir ces start-up à impact est non seulement pertinent mais également essentiel pour être en phase avec les enjeux de notre époque ».
Les ambitions de H7, véritable hub de l’innovation numérique à Lyon, ont évolué au fil du temps. L’incubateur se positionne désormais comme un accélérateur responsable, accompagnant les startups à haut potentiel dans leur développement. H7 fait aussi le pari que son modèle est valable en-dehors de ses murs, en rayonnant et en accompagnant des startups dans d’autres territoires.
La rencontre avec son directeur, Julien Marbouty, nous a permis de mieux comprendre son fonctionnement et son engagement en faveur d’une innovation numérique responsable.
H7 Lyon est un accélérateur responsable de start-ups et il s’agit aussi du lieu totem du numérique de la métropole de Lyon.
Concrètement, nous avons trois activités : nous accompagnons des start-ups depuis avril 2019, la date d’ouverture. Nous avons accompagné plus de 250 start-ups dans leur croissance et dans leur impact.
Nous animons aussi, dans le cadre de notre deuxième activité, une communauté. Une communauté de personnes qui sont au contact de ces start-ups. Il peut s’agir d’écoles, de fonds d’investissement, des experts, des médias, mais aussi des grands groupes et des partenaires au sens large.
Enfin, nous avons une activité de local, je suis d’ailleurs ravi de vous accueillir dans ce très beau lieu de H7. C’est un lieu qui fait 5 000 m2, au cœur du quartier de la Confluence et on y trouve un espace de travail, avec 400 postes de travail pour les entreprises ; il y a aussi un espace événementiel pour organiser des événements et enfin on a un espace de restauration appelé « Heat » qui permet d’avoir cette notion de lieu de vie dans lequel les start-ups sont accompagnées, elles sont au cœur de notre communauté et elles travaillent au quotidien dans ce bâtiment.
Qu’est-ce qui a motivé la création de H7 ?
Cela a été un choix fort et d’ailleurs un choix politique, c’est-à-dire que la métropole de Lyon avait besoin d’un lieu pour permettre justement aux entrepreneurs de la tech de continuer de grandir.
Il y avait à l’origine, avant notre ouverture en 2019, des acteurs sur le territoire, mais il n’y avait pas de structure d’accélération. Donc nous nous sommes posé la question suivante : de quoi ont besoin les entrepreneurs ? J’ai été recruté pour remplir cette mission en 2019 et pour monter les programmes d’accompagnement.
Concrètement, avec une équipe de coachs, que nous appelons ici des « start-up managers », il y a un point d’étape mensuel. Tous les mois, nous passons du temps avec un entrepreneur, une femme ou un homme, et lister l’ensemble de ses besoins.
L’objectif est de comprendre les besoins plutôt sur le marketing, sur la communication, sur les finances. Ensuite, ces besoins vont être traduits à travers des conférences, des ateliers, des mises en relation avec les membres de notre communauté. Le programme évolue vraiment au fur et à mesure des échanges avec les entrepreneurs. Ils nous font également part des besoins de leurs équipes.
La particularité de H7 c’est de proposer autant de contenus pour les fondateurs et fondatrices que pour les équipes. Car l’une de nos croyances et l’une de nos convictions est que dans une phase d’accélération, les talents dans l’équipe prennent le relais et permettent au fondateur de penser plutôt à la stratégie et sur le plan opérationnel, nous sommes là pour les aider et aider leurs équipes à mettre en place des aspects liés au marketing, à la communication, au développement du produit. Nous leur proposons toutes ces briques sur lesquelles ils peuvent vraiment se former au quotidien.
Quels sont les objectifs de H7 Lyon ?
Les objectifs de H7 aujourd’hui sont d’accompagner les start-ups dans leur croissance et leur impact. Pour la partie croissance, nous essayons de faire en sorte que les entreprises puissent augmenter évidemment leur chiffre d’affaires, et que cela se traduise dans les recrutements sur le territoire principalement. Cela peut concerner des recrutements qui commencent par un stage, de l’alternance, puis qui se pérennisent sur des contrats de CDI. Donc l’un des premiers objectifs est de les accompagner dans leur croissance.
A côté il y a aussi l’impact. Pour nous, il s’agit soit d’un impact social, soit d’un impact environnement. Nous proposons un outil qui leur permet d’évaluer leurs pratiques. Que ce soit de la mesure d’empreinte carbone, des questions de partage du pouvoir et de la richesse, des questions de gouvernance. Nous essayons de les accompagner pour faire évoluer leurs pratiques et qu’elles soient plus en cohérence avec les besoins actuels du territoire et des nouvelles générations.
Il s’agit donc effectivement de notre premier objectif : accompagner les entreprises dans leur croissance et leur impact.
En parallèle, les objectifs de mon équipe, c’est de faire en sorte que notre marque et la marque H7 dépasse progressivement le cadre de ces lieux et de ces murs. Notre avantage est que nous disposons d’un lieu qui attire, les gens éprouvent vraiment du plaisir à venir nous rencontrer. Mais, pour dupliquer notre impact, nous souhaitons que notre action ne se cantonne pas uniquement au lieu.
Nous avons donc à cœur de signer des partenariats avec d’autres structures qui ne sont pas forcément à Lyon et qui ont envie d’être accompagnées et de suivre notre programme.
Qui sont les cibles de H7 ?
Aujourd’hui, les cibles de H7 sont doubles. Il va y avoir d’un côté notre cible prioritaire : les start-ups du territoire, qui ont besoin d’être accompagnées. Ce sont des start-ups technologiques, un point important. Des start-ups qui ont identifié un axe d’impact qui soit social ou environnemental et qui vont vouloir passer de 2-3 collaborateurs à une quinzaine de collaborateurs en peu de temps. Donc il y a aussi une ambition extrêmement forte. Nous leur proposons nos programmes d’accompagnement.
A côté, nous avons une cible plutôt de type entreprises. Il peut s’agir d’institutions et d’entreprises qui ont besoin de travailler sur deux sujets : l’open innovation, comment continuer à innover dans un monde qui va à deux cents à l’heure et en même temps la marque employeur, comment rester attractif pour les talents de demain, la génération Z, qui se posent beaucoup de questions sur l’emploi.
Donc l’objectif est de réunir ces deux mondes : d’un côté des start-ups qui innovent, avec de nouvelles méthodologies, de nouveaux outils et de l’autre côté des entreprises du territoire qui ont besoin de rester au contact de ces méthodes et de ces outils. Ce sont vraiment les deux cibles auxquelles nous nous adressons au quotidien.
Quelles sont les valeurs de H7 ?
Les valeurs de H7 tournent autour de trois piliers.
Le premier pilier est la curiosité. Nous attendons des équipes qu’elles soient extrêmement curieuses sur tous les sujets car nous sommes au contact d’entrepreneurs qui sont sur des sujets extrêmement différents et donc il faut savoir s’adapter.
Le deuxième pilier est la solidarité. Nous sommes sur des profils avec des personnes qui n’ont pas de périmètre très précis. Au contraire, il y a de l’accompagnement, il y a de la communication, de la gestion de lieu, de la gestion de communauté. Parfois et même souvent, il faut s’entraider, c’est essentiel pour notre communauté.
Et enfin, l’excellence. L’excellence nécessite de la rigueur et de l’engagement au quotidien. Nous essayons d’apporter de la valeur aux entrepreneurs. Je dis toujours que l’important c’est d’être utile. Pour ça, nous avons un niveau d’exigence souvent très élevé et nous tentons de le diffuser au sein de notre communauté.
Quels sont les principaux services proposés par H7 ?
Aujourd’hui, les services que nous proposons chez H7 sont basés sur les trois niveaux de notre mission.
Il y a à la fois les programmes d’accompagnement, à travers lesquels nous essayons de leur apporter de la valeur, du contenu, en organisant des ateliers, des permanences, des conférences et en procédant à des mises en relation, ce que nous faisons beaucoup.
Ensuite, il y a un service lié à la notion de communauté. Il consiste à faire en sorte que les gens échangent entre eux, car nous sommes convaincus que ce sont dans les échanges entre pairs, dans les discussions du quotidien, que l’on va apprendre énormément de choses et qu’on va créer des opportunités.
Le troisième point concerne tous les services que l’on retrouve dans un lieu de vie traditionnel, c’est-à-dire de l’hébergement, de l’accès au réseau Internet par exemple. Certaines de nos salles de réunion sont aussi équipées de solutions de captation de vidéo, de podcast, et nous allons essayer aussi d’agréger chaque année des services qui apportent de la valeur et qui donnent envie de venir dans le lieu.
Ce sont des questions que nous nous sommes beaucoup posés pendant le premier confinement, alors que H7 était fermé. Cela nous a permis en tant qu’équipe de nous interroger sur les services qui donneraient envie aux gens de revenir et de refaire corps en tant qu’entreprise. Après le confinement, nous avons donc mis en place une salle de podcast qui est aussi une salle de captation vidéo. Nous avons du matériel de live streaming et nous avons permis aux entreprises et aux start-ups que nous accompagnons d’organiser de petits événements.
C’est extrêmement riche à la fois pour la communauté mais aussi pour les entreprises et donc cela fait partie de notre offre de services.
Comment se passe le processus d’adhésion à H7 ?
Pour rejoindre H7 aujourd’hui, cela se passe principalement sur le site Internet. Sur le site Internet, pour être précis, nous avons une vingtaine de dossiers de candidature par mois. Sur ces vingt dossiers de candidature, nous en examinons à peu près la moitié. Nous répondons à tous les dossiers, mais nous en examinons la moitié qui correspond à notre cible, que j’ai présentée tout à l’heure.
Pour la dizaine de candidatures restantes, mon équipe va les rencontrer et solliciter des membres de la communauté pour les consulter sur des thématiques un peu précises, comme le deep tech, sport tech, prop tech, alimentation, pour avoir des avis d’experts sur la pertinence de la solution. Nous allons également nous demander si c’est compatible avec ce que l’on propose. Est-ce qu’il y a déjà un chiffre d’affaires, est-ce que l’équipe est constituée, est-ce qu’il y a un besoin d’accompagnement. À la suite de ce processus, nous allons parvenir à intégrer une à deux start-ups par mois au maximum.
Tout passe par le site Internet et ce process dans lequel nous allons rencontrer les porteurs de projets et essayer de comprendre dans quelle mesure cela correspond à la communauté, s’il y a un état d’esprit complémentaire.
Si je dois présenter une ou plusieurs start-ups, j’aimerais parler de « Hello Charly ». C’est une start-up qui permet à des étudiants d’avoir une interface conversationnelle, un chatbot dédié à l’orientation des jeunes. C’est une entreprise qui a été fondée par Fatma il y a quelques années, plus de 5 ans, et qui a intégré H7 en 2019, donc dès le début. Ils étaient trois collaborateurs. Aujourd’hui, c’est une vingtaine de personnes qui travaillent ici au quotidien. C’est une équipe qui s’est d’ailleurs répartie entre Lyon et Paris et aujourd’hui ils sont très fiers de proposer leur solution dans énormément de lycées en complément de Parcoursup pour que des jeunes puissent avoir accès à un coach d’orientation digital et trouver leur voie.
C’est l’un des parcours dont nous sommes extrêmement fiers car nous avons accompagné Fatma qui est la co-fondatrice et la CEO dans les premières années sur ses enjeux stratégiques et progressivement, ce sont ses équipes, de communication, de produits, qui ont besoin d’aide et qui sont présentes aujourd’hui dans les ateliers et les clubs que nous proposons.
Nous avons eu le même effet avec HUPSO. HUPSO est une plateforme qui permet de former aux métiers de demain. Il y a énormément de métiers qui sont en tension, comme les métiers liés à la restauration, mais aussi les métiers de la santé, notamment des carrières d’infirmiers ou d’infirmières. La plateforme permet de se former à ces concours pour être sûr de pouvoir les réussir. Arnaud Gracieux, qui est le fondateur et CEO, est arrivé il y a maintenant 3 ans. Ils étaient trois personnes, aujourd’hui ils sont plus d’une quarantaine. Ils ont levé 7 millions d’euros et ils vont continuer de toucher de plus en plus de personnes, ils ont repensé leur marque. C’est un vrai parcours réussi, sur lequel nous sommes parvenus progressivement aussi à lui apporter de la valeur aux différents moments de son évolution.
Quels sont les critères de sélection ou les conditions d’adhésion à H7 ?
Le bon niveau de maturité pour rejoindre H7, c’est lorsque vous avez déjà validé une adéquation entre votre produit et un marché.
Classiquement, sur l’entreprenariat start-up, il y a des phases d’idéation : j’ai une super idée mais concrètement je ne connais pas encore sa valeur. Ensuite il y a une phase d’incubation, c’est-à-dire que l’idée est bonne et qu’on veut commencer à défricher le marché.
Nous, nous nous situons au niveau post-incubation et début d’accélération.
Concrètement, cela veut dire qu’il y a des premiers clients prêts à payer pour la solution et donc qui apportent une valeur financière. Ou alors il y a des utilisateurs qui sont nombreux et qui font énormément de retours, ce qui peut être valable pour des applications plutôt grand public. Ou alors il s’agit d’une phase de développement de start-up deep tech qui va prendre du temps, mais il y a des financements européens ou un positionnement sur des marchés ou un consortium d’acteurs scientifiques valide le fait que la solution est pertinente.
Nous intervenons vraiment à ce moment-là, lorsqu’il y a une vraie traction, il y a des preuves sur le terrain de traction et vous arrivez dans un jeu de structuration. C’était l’idée de l’équipe fondatrice. Ils sont passés par l’idéation, il y a eu l’incubation, ils ont commencé à s’entourer, avec les premiers recrutements techniques, marketing, sales. Et à ce moment-là, il fallait continuer à faire monter les équipes en compétences. Il faut structurer l’organisation cible. Il faut structurer les financements pour réaliser une première levée de fonds. Il faut structurer aussi la démarche commerciale, car avant la vente se faisait dans son réseau et il faut aller chercher de nouvelles ventes et commencer à travailler les valeurs, la marque et la communication au sens large.
Donc c’est vraiment à ce moment-là que nous devenons pertinents.
Quel est le bilan de H7 depuis sa création ?
Le bilan de H7 Lyon depuis 2019, c’est plus de 250 start-ups accompagnées. C’est encore 68 start-ups présentes en 2024 dans nos murs et dans nos programmes. Plus d’une trentaine de partenaires qui nous soutiennent au quotidien, à l’image de Crédit Mutuel, de Suez, de la Banque des territoires ; et avec lesquels nous créons des programmes sur mesure et spécifiques.
C’est aussi plus de 200 événements organisés à l’année. Il peut s’agit d’une permanence, d’une conférence de plus grande envergure. Et à partir de ces événements-là, nous essayons de fédérer une communauté qui compte aujourd’hui plus de 1 000 membres, plus de 20 000 abonnés sur les réseaux sociaux.
C’était l’un de nos enjeux : de passer à l’échelle et de faire en sorte que les gens que l’on accompagne au quotidien bénéficient de cette aura et de cette visibilité. Donc, nous avons encore beaucoup à faire, mais disons que nous avons bien avancé.
Quels sont les obstacles auxquels H7 Lyon est confronté ?
Les difficultés que nous avons rencontrées depuis cinq ans sont multiples et quotidiennes.
La première difficulté est vraiment intervenue pendant le COVID. Le problème était que par rapport à nos trois piliers : les programmes, la communauté et le lieu de vie, nous n’avions plus le lieu de vie. Donc, nous nous sommes demandé comment faire en sorte de rééquilibrer les valeurs sur les programmes et sur la communauté. Notre réflexion a été de se dire que lorsque nous pourrions rouvrir, nous allions augmenter les services présents dans le lieu de vie, mais aussi en parallèle de fédérer encore plus notre communauté. Nous avons donc eu extrêmement peur que les entreprises que l’on accompagne passent en « full remote » et ne fassent plus revenir leurs équipes. Nous avons travaillé sur ce point-là.
La deuxième difficulté, c’est d’être toujours utile. L’un de nos enjeux est d’organiser du contenu et de proposer du contenu aux entrepreneurs, qui doit justement leur servir au quotidien. Mes équipes et moi-même, nous passons notre temps à nous demander si nous leur rajoutons de la charge de travail ou si nous leur facilitons les choses. Nous partageons souvent cette phrase : le plus important chez H7, c’est le focus. Le quotidien d’un entrepreneur consiste à être concentré sur le fait d’atteindre ses objectifs et d’avancer. Du coup, parfois, une structure comme H7 peut créer des opportunités qui ne sont pas prioritaires.
Donc, nous sommes toujours dans une recherche d’équilibre qui parfois est instable entre proposer quelque chose et être sûr que cela aide vraiment. Nous en avons tiré une conviction, c’est que le contenu proposé dans le cadre des programmes d’accompagnement de H7, il ne doit pas être obligatoire. Pour autant, nous sommes convaincus que si nous le proposons, c’est parce qu’il va apporter de la valeur. Parfois nous nous trompons, des contenus que l’on pensait utiles ne le sont pas. Nous essayons alors de rectifier, c’est pour cela que nous faisons des enquêtes de satisfaction, notamment. Et d’autres fois, nous créons du contenu à forte valeur ajoutée mais les gens ne participent pas. Notre enjeu est de créer la confiance pour que l’heure que l’entrepreneur nous accorde dans une semaine soit réellement utile et soit considérée comme un investissement.
Le dernier point, plutôt à l’échelle de notre équipe, concerne le fait que notre équipe a bien grandi. On a commencé l’aventure à six personnes, aujourd’hui nous sommes une quinzaine de collaborateurs et collaboratrices. Nous essayons aussi de transmettre cette histoire, cette passion à certaines personnes qui n’ont pas nécessairement participé au lancement et à l’inauguration, mais qui vont créer la suite de H7, avec des entreprises qui sont parties aussi, et nous avons donc cette relation très humaine car nous accompagnons une communauté. Ce sont des gens qui s’entraident au quotidien, nous nous croisons tous les jours le matin au café, nous mangeons ensemble à midi et le soir après avoir participé à la journée, nous prenons du plaisir à boire une bière. C’est une relation aussi très humaine et parfois il faut trouver le bon équilibre, pour transmettre cet engagement, cette passion à laquelle je faisais référence tout à l’heure.
Il y a différents niveaux, il y a l’activité en tant que telle, comment équilibrer les trois briques. Il y a aussi le sentiment d’utilité, comment vraiment expliquer l’accélération. Et le dernier niveau consiste à définir comment l’équipe continue de se constituer, à côté d’entrepreneurs qui vont très vite, en se sentant utile, avec un sentiment de l’imposteur ou du moins des questionnements sur notre légitimité, qui sont aussi extrêmement intéressants.
Y a-t-il une limite de temps pour la résidence des entreprises chez H7 ?
La durée d’un passage chez H7 n’est pas limitée. Cela veut dire que nous avons aujourd’hui encore quelques entreprises qui sont arrivées il y a 5 ans, mais elles sont très rares. En moyenne depuis 5 ans, les entreprises qui rejoignent H7 restent 18 mois. C’est important. Mais cela signifie aussi que nous n’avons pas défini de date de fin. On pourrait donc très bien accompagner des entreprises potentiellement pendant 100 ans, et je nous souhaite d’être encore là.
Mais, notre mission, rappelons-le, c’est d’accompagner les entreprises dans leur croissance et leur impact. Dans la croissance, il y a aussi la taille des équipes et donc à un moment, au-delà d’une trentaine de collaborateurs, et généralement c’est plutôt autour de vingt, l’intérêt est plutôt de prendre des locaux propres ou en tout cas d’opter pour une offre de service plus économique.
Cela m’amène aussi à la question du prix. Chez H7, lorsque vous entrez dans le tronc commun, vous payez en moyenne 275 euros par poste de travail par mois. C’est le programme appelé « Community » pour le tronc commun. Nous sommes vraiment convaincus par cette notion de communauté et c’est le prix fixé.
A côté de cela, nous avons certains programme thématiques sur l’alimentation durable, par exemple avec Suez, sur l’inclusion numérique avec la Banque des territoires et c’est alors le partenaire qui prend en charge les frais d’accompagnement et c’est gratuit. C’est aussi le cas pour un programme sur la block chain, la décentralisation, avec un partenariat appelé iExec, c’est le partenaire qui offre gracieusement cet accompagnement aux start-ups.
Sur quoi repose le modèle économique de H7 ?
Aujourd’hui, le financement de H7 repose sur trois piliers. Nous avons d’un côté la prestation de services, donc les 275 euros par poste et par mois payés par les start-ups. C’est un premier niveau, qui représente finalement une première partie de notre modèle économique.
En parallèle, nous avons des partenaires qui viennent justement nous soutenir sur nos événements, où ils viennent chercher des innovations, de la marque employeur. Mais aussi rencontrer directement des start-ups et soutenir un projet qui a du sens pour le territoire.
Enfin, nous avons une activité de privatisation. Nous avons différentes salles, différents espaces qui sont privatisables, d’ailleurs par nos partenaires en priorité. Cela vient équilibrer le modèle.
Nous essayons chaque année de trouver un équilibre entre ces trois tiers. Parfois il y a plus de privatisation, parfois moins, comme pendant le COVID par exemple. Il y a évidemment aussi la logique de partenariats et les loyers, la prestation de services payée par les start-ups que nous souhaitons laisser à un tarif volontairement bas pour que cela soit accessible.
Pour les questions de subventions, aujourd’hui le bâtiment appartient à la Métropole de Lyon. Nous sommes très heureux de leur verser un loyer chaque année pour accomplir notre mission de quasi-délégation de services publics. C’est finalement le seul lien que nous avons avec la métropole, cette mission que nous devons porter pendant ces années. Mais nous avons à charge d’équilibrer le modèle et nous n’avons pas d’autres subventions publiques mis à part le loyer pour la Métropole de Lyon.
De quel budget dispose H7 ?
Le budget de H7 aujourd’hui s’élève à 2,2 millions d’euros. Il est réparti entre un peu moins de la moitié porté par le revenu apporté par les start-ups et le reste entre la privatisation et les partenariats.
Quelles sont les success stories les plus marquantes de H7 ?
Depuis 2019, nous avons effectivement accompagné plus de 250 entreprises. Il y en a certaines qui m’ont particulièrement marqué. Il y en a une en particulier : l’Africa Mobile. Il s’agit d’une start-up qui se déploie sur le continent africain et qui permet à des institutions et à des entreprises de communiquer avec des populations présentes sur le territoire africain. Principalement en Afrique francophone. Ils ont créé une plateforme qui permet de créer des campagnes marketing, avec soit des SMS, des messages vocaux, du SSD pour toucher des populations. Il s’agit finalement d’une solution vraiment intéressante, car elle vient en remplacement de certaines publicités, sur Facebook, sur Twitter, sur Meta, qui ne sont pas possibles en Afrique pour des questions de connectivité. Aujourd’hui, l’entreprise est dirigée par Malick Diouf, co-fondateur et CEO. Il y a un déploiement extrêmement fort en Afrique de l’Ouest, où il envoie plusieurs millions de SMS chaque année pour avertir des populations, pour créer des liens avec des institutions bancaires. C’est une vraie solution que nous avons vu grandir.
Je suis assez admiratif du parcours de Malick, car il gère les opérations ici depuis Lyon et il passe son temps à aller rencontrer et voir ses équipes qui sont présentes en Afrique. Il a un impact vraiment très concret sur une solution qui est construite grâce à la puissance des télécommunications.
Sinon, nous pouvons aussi parler de Frello, une plateforme d’apprentissage du français langue étrangère. Quand ils sont arrivés en 2020, ils étaient deux co-fondateurs. Maintenant, c’est une vingtaine de collaborateurs. Et ils permettent avec une plateforme, de s’adapter aux différents niveaux des apprenants lorsqu’ils commencent l’apprentissage du français : entre un demandeur d’emploi, un réfugié, une personne avec plusieurs années d’expérience et de pratique de la langue française dans son pays, il y a des niveaux qui sont très différents. Donc il faut que la plateforme et l’apprentissage soient aussi différenciés. Ils le font notamment en travaillant avec Najib, qui est directeur de la pédagogie. Il est d’origine syrienne, a immigré en France et avait envie de créer un outil qu’il aurait justement adoré avoir quand il est arrivé en France.
L’histoire est assez extraordinaire et ils se sont déployés très fortement dans les alliances françaises et ils ont maintenant à cœur d’attaquer le marché des entreprises, parce qu’il y a aussi des entreprises notamment du BTP qui ont besoin de ces plateformes pour permettre à leurs collaborateurs d’avoir au moins un niveau de compréhension du français qui leur permet d’être au clair avec les règles de sécurité.
Je pourrais partager énormément de success stories, mais je vais en sélectionner une dernière qui s’appelle « Urgentime », qui est passée il n’y a pas si longtemps sur M6 dans l’émission « Qui veut être mon associé ? ». Urgentime, c’est l’histoire à la fois d’Anthony, le CEO, et de Jovien, qui est le directeur technique, les deux co-fondateurs. Ils ont créé une solution qui permet aux services d’urgence de déclencher la visio lorsqu’il y a un appel d’urgence. Quand vous appelez les urgences en France, il y a souvent besoin d’un contrôle visuel, parce que l’on ne sait pas exactement décrire à l’oral l’urgence et la gravité de la situation. Le problème est que les urgences ne peuvent pas utiliser les solutions de visioconférence telles que nous les connaissons, ce n’est pas suffisamment sécurisé. Donc, ils envoient par SMS, un lien sur lequel il faut cliquer pour déclencher la caméra et permettre aux urgences de constater et parfois de sauver des vies, parce que le diagnostic qui va être posé va être extrêmement bon.
Ils ont reçu plutôt une bonne nouvelle avec l’entrée au capital à la fois de Tony Parker et de Marc Simoncini. Nous les accompagnons dans cette phase d’hyper croissance où justement ils doivent se structurer et commencer à se déployer sur d’autres marchés que la France, la Suisse et les États-Unis.
Quel impact H7 peut-il avoir sur la société ?
L’impact de H7 Lyon aujourd’hui sur la société, pour moi, il réside dans la création de vocations. Nous sommes conscients que toutes les entreprises que nous accompagnons n’auront pas toutes du succès et ne deviendront pas toutes des licornes.
Mais ce n’est pas notre mission. Notre mission est de permettre à ces entreprises de vivre au quotidien, d’établir des entreprises qui soient rentables et derrière aussi de faire vivre un certain nombre de familles et une économie qui est parfois locale, nationale, voire internationale, nous le souhaitons, mais ce n’est pas une finalité.
Ce qui me plaît en particulier, c’est de susciter des vocations. Nous avons énormément de personnes qui rejoignent notre communauté en tant qu’entrepreneurs, qui ne vont peut-être pas réussir, mais qui par contre auront appris tellement de choses, qu’ils vont être recrutés dans une autre entreprise pour mettre à profit ces compétences.
Nous avons des parcours très concrets, je pense à Victor Chevalier, qui est entrepreneur qui avait créé un fauteuil musical qui permettait de s’isoler pour écouter une programmation musicale en étant dans une zone de confort. Il a arrêté son entreprise qui s’appelle Maans et est devenu directeur commercial d’une start-up qui s’appelle Bookinou, autour de la lecture et de l’apprentissage de la lecture. Il a mis à profit ses compétences et il a ensuite voulu travailler dans un fonds d’investissement et aujourd’hui, il a vraiment un parcours de vie au sein de notre communauté sur différents métiers.
A l’inverse, ou en complément plutôt, nous avons des personnes qui rentrent ici en stage, qui continuent en alternance et qui vont être recrutées. Cela a un impact qui est essentiel pour moi, cela a un impact social. On permet à des gens de trouver leur voie professionnelle ou de débuter leur carrière professionnelle en intégrant la communauté.
L’exemple que j’aime beaucoup et que je vais citer, c’est celui de Cloé, Community manager dans l’équipe de H7, dans mon équipe. Elle est arrivée chez nous dans le cadre d’un stage, elle a extrêmement bien travaillé. Au bout de six mois, nous lui avons proposé de rester en alternance et elle a accepté. Aujourd’hui, nous avons eu la chance de pouvoir l’embaucher, cela fait plus d’un an qu’elle est maintenant ici en CDI en tant que Community manager. Ce qui est intéressant, c’est qu’il s’agit d’une personne qui n’avait jamais travaillé en entreprise, ne savait pas ce qu’était une start-up, et qui aujourd’hui comprend aussi quel peut être l’impact de la technologie sur la société de demain, qui a découvert des parcours de vie, qui a découvert des formes d’entreprenariat et qui peut-être un jour aura elle aussi envie de devenir entrepreneur.
Je pense que c’est l’impact le plus grand que nous puissions avoir, c’est de susciter des vocations et de donner envie d’avancer dans un cheminement professionnel.
Quel est le taux d’échec chez H7 ?
Le taux d’échec chez H7 mesuré depuis 2019 est de 10 %. Cela correspond à entre 20 et 30 structures, ce qui est relativement peu par rapport à la moyenne nationale.
Pourquoi ? Parce que nous sommes sur une phase d’accélération, nous avons été extrêmement regardants sur les critères de sélection. Nous prenons des entreprises qui ont déjà des fondamentaux validés et plus importants que d’autres structures d’accompagnement. Nous avons par conséquent un taux d’échec qui est meilleur que les structures d’incubation, parce que les risques sont limités aussi.
Comment envisages-tu l’évolution de H7 dans les années à venir ?
Les objectifs de H7 sur l’année 2024, mais aussi sur les prochaines années, c’est de montrer que notre modèle est valable en-dehors de nos murs.
Nous avons envie de montrer que ce que nous avons créé en termes d’événementiel, et notamment avec un événement phare qui s’appelle « Zero to one » qui fédère plus de 1 200 personnes autour de nos thématiques d’entreprenariat, peut et doit aussi être organisé ailleurs que dans le quartier de Confluence, dans notre bâtiment lyonnais. Pour cela, cette année, nous sommes allés notamment à Nantes en janvier, pour organiser cet événement.
Nous aurons à cœur aussi dans les prochaines années d’opérer nos programmes d’accompagnement à distance, d’avoir des entreprises qui ne sont pas forcément sur le territoire de la métropole de Lyon, de trouver d’autres bâtiments et d’autres lieux dans lesquels nous pourrons proposer notre contenu et accompagner des entrepreneurs et de faire vivre la marque de façon nationale. Pour cela, nous allons nous appuyer notamment sur des partenaires qui sont présents au niveau national, comme le Mouvement Impact France, qui est le premier mouvement dédié à l’économie sociale et solidaire, et à France Digitale, qui est le premier mouvement européen de représentation des start-ups, avec lesquels nous aurons à cœur de créer du contenu en commun.
Quel est l’impact de H7 sur l’écosystème métropolitain ?
L’impact de H7 sur l’écosystème métropolitain, je pense qu’il est grand sur l’aspect emploi, mais aussi sur l’aspect innovation et innovation sociale. Nous avons des liens très forts avec la métropole de Lyon, à la fois parce que nous exploitons l’un de ses bâtiments, mais aussi parce que nous sommes en contact fréquent avec les équipes opérationnelles de la métropole de Lyon et les élus, pour leur faire remonter les besoins du terrain.
Les besoins du terrain peuvent concerner les domaines pour lesquels nous devons créer de l’emploi ou en tout cas pour lesquels des emplois vont être créés ; les sujets d’innovation technologique et sociale sur lesquels la métropole a une vraie spécificité. Nous sommes par exemple sur un territoire fertile en matière d’innovation alimentaire, nous avons un fort réseau « food tech ». C’est la même chose pour les questions d’éducation. Nous avons un pôle « ed tech » extrêmement structuré ici à Lyon.
Nous sommes un peu un laboratoire d’expérimentation pour la Métropole de Lyon ou d’observation, parce que nous pouvons leur faire remonter les tendances de ces nouvelles générations et de l’entreprenariat. C’est une relation gagnant-gagnant, parce que nous sommes nourris par la feuille de route de la métropole pour essayer d’accompagner des porteurs de projets qui proposent des solutions très concrètes pour le territoire.
Quelles sont les questions éthiques que soulève H7 ?
H7 Lyon est un acteur extrêmement engagé sur les questions éthiques. Déjà parce que nous sommes une entreprise certes 100 % privée, mais nous sommes détenus à 86 % par des associations. Cela change quand même beaucoup de choses. Nous sommes détenus notamment par deux associations très fortes, le groupe SOS qui est le premier groupe en Europe sur l’économie sociale et solidaire, mais aussi par Arty Farty, qui est un acteur culturel lyonnais extrêmement fort, qui organise les Nuits Sonores et qui organise aussi un festival qui s’appelle l’European Lab, qui questionne la place de la démocratie en Europe.
C’est important pour nous, parce que cela nous a guidé dans nos valeurs et dans les entreprises que nous avons envie d’accompagner, mais aussi dans les membres de la communauté que l’on accompagne au quotidien.
Donc, pour la question des valeurs et de l’éthique, nous sommes exigeants sur les types de partenariats que nous signons. Nous essayons de faire en sorte de signer des partenariats avec des gens qui partagent cet ADN commun et qui croient dans des nouvelles formes d’entreprenariats.
Nos actionnaires nous guident aussi là-dessus, dans la grille de lecture, en nous disant que nous devons avoir dans notre communauté des gens qui partagent nos valeurs, parce que c’est ce qui nous permettra d’avoir un écosystème vertueux. Nous avons donc des choix assez forts, comme le fait de vouloir travailler avec Crédit Mutuel qui est la première banque société à mission, de travailler avec Suez qui est un acteur engagé sur le traitement de l’eau et des déchets et qui se pose aussi pas mal de questions sur l’alimentation durable. Et nous adaptons aussi et nous utilisons cette grille de lecture pour l’ensemble des autres partenaires.
Quelles sont les conditions requises pour devenir partenaire de H7 ?
Pour les entreprises partenaires qui souhaiteraient nous rejoindre, il y a plein de façons de le faire.
Le premier niveau consiste à rejoindre nos clubs entreprises. Nous avons un club pour l’open innovation et un club pour la marque employeur. Moyennant une adhésion de plusieurs milliers d’euros, il est possible de rejoindre ces clubs. Ils permettent de l’échange entre pairs, de la visibilité, la découverte de nouvelles solutions et de nouvelles méthodes. Il s’agit du premier niveau pour nous aider.
A côté, nous attendons et nous recherchons toujours des sponsors pour certains événements, car nous savons que nous avons une activité d’événementiel qui est importante, notamment pour l’emploi, pour les nouvelles méthodologies. Donc pour équilibrer le modèle événementiel, ce qui est toujours compliqué, nous avons besoins de sponsors. Les contributions peuvent être plus modestes et nous sommes toujours ouverts à la discussion.
Le rôle de H7 est aussi d’avoir un rôle prospectif. On observe donc des thématiques qui nous intéressent, par exemple l’intelligence artificielle générative, le quantique, les nouvelles technologies liées à la décarbonation. Nous aimerions monter des programmes thématiques et accompagner des start-ups avec une expertise plus avancée. Pour cela, nous avons besoin de financements, qui varient entre 80 000 et 150 000 euros et nous avons besoin aussi de financements privés pour monter ces programmes et accompagner gratuitement les start-ups qui innovent sur ces sujets.
Quels sont les intérêts à devenir partenaire de H7 ?
Quels sont les risques ou les bénéfices ? Abordons les deux.
Les bénéfices pour les entreprises partenaires, c’est de découvrir et sourcer des nouvelles start-ups, c’est de l’innovation externalisée. Il y a aussi la culturation à l’innovation, qui est un vrai enjeu. Avant de travailler avec une start-up, il faut aussi comprendre sa logique, sa temporalité, ses codes.
C’est aussi une occasion de communiquer ensemble et d’associer deux images de marque qui sont aussi souvent complémentaires. Il y aura là aussi souvent des questions de valeurs et d’éthique.
Enfin, pour des questions de marque employeur, c’est une façon de recruter des talents qui sont dans la communauté, qui aujourd’hui travaillent peut-être en start-up, mais qui demain auront plaisir à travailler dans un grand groupe ou dans l’une de nos entreprises partenaires.
Il y a un vrai enjeu et un vrai ROI sur le fait d’associer la marque, de découvrir de nouvelles solutions, de pouvoir recruter plus facilement. Tout cela ce sont de vrais bénéfices.
Les risques associés sont de ne pas accorder suffisamment de temps. Comme tout investissement, il faut vraiment s’engager pleinement. Il faut dégager les bonnes ressources et, comme pour toute démarche d’innovation, il faut être très clair sur les objectifs fixés. Parfois dans l’innovation, il faut accepter de défricher. Il y a beaucoup de partenaires qui ont envie de travailler avec nous, et on va passer du temps à mettre le doigt sur les objectifs pour pouvoir les atteindre, il faut du temps et il faut donc que nous travaillions ensemble sur plusieurs années.
Quelle est la genèse de H7 ?
Ce qui nous a vraiment motivés à créer H7, c’est avant tout un besoin politique. Pour résumer rapidement l’histoire de la French Tech, lorsque le mouvement French Tech a été lancé par Bercy, c’était important qu’il se déporte de Paris vers les régions.
Donc les métropoles se sont emparées du sujet et pour être labellisées « capitale French Tech », elles doivent avoir un lieu totem. Le lieu c’est ce qui fédère, c’est la place du village sur laquelle on va se réunir au quotidien et continuer de monter en compétences.
A l’origine, il y a donc ce besoin d’avoir un lieu de rassemblement et de monter en compétences. Ce lieu n’existait pas sur le territoire de la Métropole de Lyon.
Gérard Collomb à l’époque décide que ce lieu qui est la halle Girard, dans un bâtiment assez extraordinaire de 1857 qui est une ancienne chaudronnerie, sera le lieu totem du numérique de la métropole de Lyon. Il ouvre donc une concertation et un appel d’offres pour qu’un consortium, qui va être mené par mon président Cédric Denoyel, réponde et remplisse cette mission pendant 12 ans.
Nous nous sommes emparés du sujet, et notamment mon président, parce qu’il a trouvé assez passionnant d’aller aider des entrepreneurs en mêlant de la culture, de l’économie, de l’animation de lieu et de l’ambition aussi dans notre activité, parce que nous essayons de se rendre utiles tous les jours pour des entrepreneurs qui jouent leur entreprise au quotidien.
A quoi penses-tu quand tu te rases ?
Ce qui me passionne au quotidien, et dans quelques semaines je vais fêter mes 5 ans ici, c’est d’être au contact de personnes que je considère extrêmement intéressantes et extrêmement intelligentes.
Ce qui me fait me lever le matin avec le sourire, c’est que les journées ne se ressemblent pas, c’est parce que je vais apprendre au contact de nouvelles personnes, au contact de mon équipe et qu’ensemble, nous sommes en train de construire quelque chose qui nous dépasse, parce que finalement ce sont les personnes que nous accompagnons qui se l’approprient.
Pour l’anecdote, je découvre très souvent aussi des choses qui se sont passées, un recrutement qui a été fait, un contrat qui a été signé entre deux start-ups parce qu’il y a eu une mise en relation, sans même que nous ne le sachions. Je trouve assez incroyable d’avoir une action à un instant T, qui a des répercussions 3-4 ans après. Ce qui me donne envie de continuer de m’investir, c’est cette projection qui me fait penser que nous sommes en train de planter des graines que l’on pourra récolter aussi dans les prochaines années.