Retards de paiement : la CPME du Rhône lance un dispositif inédit pour les dirigeants
CPME du Rhône : un nouveau service pour aider les PME à récupérer leurs impayés
Les retards de paiement bloquent la croissance des PME. La CPME du Rhône propose une initiative inédite pour aider les dirigeants concernés.
Les retards de paiement sont devenus le cauchemar silencieux des dirigeants de TPE et PME. Derrière les chiffres comptables se cache une réalité implacable : chaque facture impayée affaiblit la trésorerie, complique les investissements et menace la survie même des structures les plus fragiles.
D’après l’Observatoire des délais de paiement, ces retards coûteraient plusieurs milliards d’euros chaque année à l’économie française et constituent l’une des premières causes de faillite des petites entreprises.
Dans ce contexte, la CPME du Rhône a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. L’organisation patronale vient d’annoncer la création d’un dispositif inédit pour accompagner ses adhérents confrontés aux impayés. Une initiative qui se veut à la fois pratique, confidentielle et immédiate.
Le principe est simple : chaque chef d’entreprise peut bénéficier d’un rendez-vous gratuit de trente minutes avec un expert du recouvrement, membre de la CPME.
Ce tête-à-tête permet de dresser un diagnostic et d’identifier des leviers d’action adaptés à la situation : relance amiable, médiation ou, en dernier recours, action judiciaire. Le dirigeant reste libre de donner suite ou non à la proposition qui lui est faite.
Dès son lancement, le dispositif a suscité un vif intérêt. Une dizaine d’entreprises ont déjà sollicité un entretien en seulement quelques jours.
« Trop d’entrepreneurs laissent traîner des impayés par manque de temps ou de méthode.
Nous leur proposons une solution simple, entre pairs », explique Franck Morize, président de la CPME du Rhône, à l’origine du projet.
La problématique est loin d’être marginale. Pour une petite structure, une facture qui n’entre pas à temps peut suffire à gripper l’ensemble de la machine. Salaires reportés, règlements différés aux fournisseurs, investissements repoussés : les impayés provoquent souvent un effet domino redoutable.
Malgré le cadre légal qui fixe des délais de paiement stricts entre professionnels, la pratique reste bien différente. Beaucoup d’entrepreneurs préfèrent fermer les yeux, par crainte d’abîmer la relation commerciale avec un client ou faute d’outils adaptés.
C’est précisément ce blocage que la CPME veut lever.
“ Il s’agit de répondre à l’urgence exprimée par les chefs d’entreprise : selon eux, l’argent ne rentre pas.”, souligne Frank Lebel, secrétaire général de la CPME du Rhône, rencontré au BIG 2025 à Accor Arena de Paris.
L’organisation entend offrir aux dirigeants un espace de parole et de conseil, loin du tabou qui entoure encore trop souvent la question des impayés.
La confidentialité est un point central du dispositif, pensé pour permettre aux chefs d’entreprise d’aborder ces difficultés sans crainte de jugement.
pour aider les dirigeants à gérer leurs impayés-credit Gaetan Clement
L’accompagnement ne se limite pas à un simple diagnostic. Il vise à donner des clés concrètes pour transformer du « chiffre d’affaires dormant » en trésorerie active, et ainsi redonner de l’oxygène aux petites entreprises.
En cas de procédure plus lourde, les frais éventuels seront proportionnés, maîtrisés et soumis à l’accord préalable du dirigeant.Au-delà de l’aide individuelle, la CPME du Rhône veut aussi envoyer un signal : les retards de paiement ne sont pas une fatalité.
À l’heure où l’accès au financement reste difficile pour de nombreuses petites structures, sécuriser ses flux de trésorerie devient un enjeu vital. Chaque euro qui rentre à temps est un euro qui peut être réinvesti, plutôt qu’attendre indéfiniment dans les comptes d’un client défaillant.
Avec cette initiative, la CPME du Rhône espère inciter les dirigeants à ne plus subir les impayés mais à reprendre la main sur leur gestion. Un premier pas, modeste mais concret, pour redonner aux TPE et PME une arme supplémentaire face à une difficulté structurelle qui continue de fragiliser le tissu économique.
