
Stratégie France IA 2030 : tout comprendre du plan “Osez l’IA” et de ses leviers économiques
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« Osez l’IA » : comment la France veut généraliser l’intelligence artificielle dans toutes les entreprises d’ici 2030
Avec “Osez l’IA”, la France investit massivement pour faire de l’intelligence artificielle un levier de compétitivité pour ses entreprises.
C’est une date que le gouvernement présente comme fondatrice. Le 1er juillet 2025, à Bercy, la ministre Clara Chappaz lance officiellement le plan « Osez l’IA », entourée de ses collègues en charge de l’économie, de l’industrie, du travail, de la santé, de la culture, de l’éducation, des territoires.
Tous unis autour d’un mot d’ordre : accélérer l’adoption de l’intelligence artificielle dans l’économie française.

L’objectif est clair : faire de l’IA un levier concret, quotidien, structurant, pour toutes les entreprises, petites ou grandes, rurales ou urbaines, d’ici 2030.
C’est le troisième pilier de la stratégie nationale IA, après le soutien à la recherche et l’émergence de champions technologiques. Ce nouveau chapitre est celui de la diffusion.
La France possède les talents, les centres de calcul, les start-up, les chercheurs. Elle est même, selon Clara Chappaz, « cinquième dans la compétition mondiale ».
Elle compte
- 14 médailles Fields,
- plus de 1 000 start-up dans le domaine,
- des investissements à hauteur de 2,7 milliards d’euros en 2024.
Elle a Mistral AI, Hugging Face, Jean Zay. Pourtant, sur le terrain, l’IA peine à s’implanter. Seules 13 % des PME utilisent des solutions IA. Les TPE sont à 8 %. Moins d’une entreprise sur deux réalise des analyses de données. C’est un paradoxe : l’excellence française ne se traduit pas en usages.
Le plan « Osez l’IA » veut lever ce verrou.

« L’IA n’est pas réservée aux ingénieurs. Elle est déjà là, dans les entreprises, elle doit être un outil pour tous », martèle Clara Chappaz.
Son plan repose sur trois piliers :
- sensibiliser,
- former,
- accompagner

Mais derrière cette structure simple, il s’agit en réalité d’une profonde mutation industrielle, éducative, sociale et stratégique.
D’abord, sensibiliser. Un réseau de 300 ambassadeurs IA est déployé sur tout le territoire. Certains sont chefs d’entreprise, d’autres artistes, chercheurs, responsables associatifs. Tous incarnent des usages concrets dans leur secteur.

- Jean-Pierre Farandou (SNCF),
- Maurice Lévy (Publicis),
- Christel Heydemann (Orange),
- Agoria (artiste IA),
- Audrey Bourolleau (Hectar),
- Jean-Louis Constanza (Wandercraft), entre autres, témoignent de leur pratique de l’IA.
Ces ambassadeurs animeront chaque mois des événements de mise en relation avec les CCI et Bpifrance.
L’AI Business Day, en février 2026, réunira l’ensemble de l’écosystème français. François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire, appelle les collectivités à s’emparer de l’outil :

« L’IA n’est pas une mode. C’est un levier de transformation locale, rurale, urbaine. »
Françoise Gatel, ministre de la ruralité, confirme : 14 % des communes moyennes travaillent déjà sur des projets IA.
Ensuite, former. L’enjeu est massif. Le gouvernement vise 15 millions de professionnels formés d’ici 2030.

Une Académie de l’IA sera lancée en octobre 2025. Elle proposera des formations modulaires adaptées à chaque public : salariés, dirigeants, artisans, apprentis, demandeurs d’emploi.
Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, annonce une révolution dans les cursus : « À partir de la rentrée 2025, tous les élèves de 4e et de 2de recevront une formation à l’IA. »
Les CFA intégreront des modules IA dans tous les cursus. Les demandeurs d’emploi seront formés via France Travail, en lien avec les régions. Les salariés auront accès à des financements par le CPF.
Les dirigeants pourront certifier leurs compétences acquises grâce à la validation des acquis.
« L’IA n’est pas réservée aux geeks. Elle est pour tous », insiste Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail. Elle appelle à « un sursaut collectif » pour ne pas rater ce virage historique.

Troisième pilier : accompagner. Le plan prévoit un ensemble de dispositifs concrets pour guider les entreprises dans leur démarche.
D’abord, un diagnostic Data IA cofinancé à 40 % par l’État. Il permet à une entreprise d’identifier ses potentiels cas d’usage sur dix jours, avec l’aide d’un expert.
Serge Flamencourt, dirigeant de PME, en témoigne :
« Sans ce programme, je n’aurais jamais franchi le cap. »
Ensuite, un catalogue national de solutions IA sera publié sur la plateforme de l’Académie. Il recensera des logiciels, des outils, des services adaptés à chaque secteur :
- rédaction,
- maintenance prédictive,
- gestion de projet,
- logistique,
- RH,
- image,
- conversationnel.
L’État soutient aussi l’investissement. Pour les entreprises qui lancent des projets structurants, un fonds de garantie bancaire, via Bpifrance, permet l’octroi de prêts à long terme.
Pour les cas à fort impact, un programme d’accélération sur 18 mois est mis en place :
- formations collectives,
- accompagnement individuel,
- immersion dans des entreprises déjà engagées.
Jusqu’à 60 000 euros peuvent être financés
Parallèlement, deux appels à projets nationaux ciblent l’innovation de rupture. Le premier, « Usages de l’IA générative », a déjà retenu dix lauréats :
- Valeo (génération de design automobile),
- AFP (journalisme augmenté),
- Odysai (droit),
- Therapanacea (radiologie),
- Beink (design visuel), etc.
Le second, « Pionniers de l’IA », soutiendra les projets à fort potentiel dans l’industrie, la transition écologique, la santé, la sécurité. L’aide publique pourra atteindre 10 millions d’euros.
Au-delà des entreprises, l’IA devient un sujet de souveraineté. « L’IA est une technologie tellement structurante que nous ne pouvons en déléguer le contrôle », prévient Éric Lombard, ministre de l’Économie. Il insiste sur l’importance de soutenir les champions français.

« Nous devons éviter une dépendance totale aux solutions étrangères. »
Les infrastructures suivent. 63 sites industriels ont été identifiés pour accueillir des centres de données. Des mesures ont été prises pour accélérer leur raccordement au réseau électrique.
La France capitalise sur son avantage : une énergie stable, décarbonée, compétitive. Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, évoque une

« IA industrielle adossée à des réseaux fiables, des datacenters performants, une stratégie cohérente ».
Il souligne que 92 % des sites industriels sont déjà éligibles à la fibre.
Tous les ministères sont mobilisés.
- Véronique Louwagie, en charge des PME, veut toucher les entreprises de proximité.
- Nathalie Delattre, ministre du Tourisme, déplore que seules 2,5 % des PME du secteur utilisent aujourd’hui l’IA.
- Rachida Dati défend l’appropriation de l’IA dans la culture, avec un appel à projets dédié.
- Yannick Neuder, en santé, insiste sur l’apport de l’IA au diagnostic et à la gestion hospitalière.
- Marie Barsacq veut l’intégrer au sport, à la jeunesse, à la vie associative.
- Philippe Tabarot appelle les transports à s’en emparer.
- Valérie Létard, au Logement, estime que l’IA permettra de transformer la manière de rénover et de gérer le parc immobilier.
L’enjeu est global. Économique. Technologique. Souverain. Social. Territorial.
Le plan « Osez l’IA » n’est pas une campagne de communication. C’est un tournant. Il engage une vision. Une responsabilité collective.

« L’IA n’est pas une option. C’est une condition de la compétitivité de demain », martèle Clara Chappaz.
Elle conclut : « Ce plan repose sur vous. C’est vous qui ferez vivre l’IA dans vos entreprises, vos collectivités, vos projets. Ensemble, osons. »

« Osez l’IA » en un coup d’œil : Les clés du plan national
Lancé le 1er juillet 2025, le plan « Osez l’IA » vise à généraliser l’intelligence artificielle dans toutes les entreprises françaises d’ici 2030, porté par le gouvernement.
Constat :
- Malgré les atouts français (talents, investissements, start-up), seulement 13% des PME/ETI utilisent l’IA.
Objectif :
- Faire de l’IA un levier quotidien de transformation pour toutes les entreprises.
Les 3 Axes Majeurs :
- 1. Sensibilisation :
- Déploiement de 300 ambassadeurs de l’IA.
- Événements de mise en relation (ex: AI Business Day).
- 2. Formation :
- Cible : 15 millions de professionnels formés d’ici 2030.
- Lancement de l’Académie de l’IA (fin 2025).
- Intégration de l’IA dans les cursus scolaires (dès 4ème/2nde en 2025).
- 3. Accompagnement :
- Diagnostics Data IA cofinancés.
- Catalogue de solutions IA national.
- Soutien à l’investissement et programmes d’accélération.
- Appels à projets (ex: « Pionniers de l’IA » pour l’innovation de rupture).
Enjeu Global :
- Renforcer la souveraineté numérique et la compétitivité française face à l’IA.







