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Santé sexuelle et égalité : le potentiel oublié du préservatif féminin

Gratuité, efficacité, autonomie : le préservatif féminin a tout pour convaincre. Pourtant, sa diffusion reste marginale. Comment expliquer cette invisibilité persistante ?

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Préservatif féminin : un outil d’émancipation méconnu des femmes
Préservatif féminin : un outil d’émancipation méconnu des femmes

Préservatif féminin vs masculin : une inégalité qui coûte cher en santé publique

Préservatif féminin : pourquoi reste-t-il le grand oublié de la santé sexuelle en France ?

Avec la recrudescence des infections sexuellement transmissibles, l’absence de démocratisation du préservatif féminin gratuit devient un enjeu sanitaire majeur urgent.

Alors que septembre marque le « Mois de la santé sexuelle », un constat persiste : le préservatif féminin reste marginalisé. Gratuit en pharmacie pour les moins de 26 ans depuis janvier 2024 et remboursé à 60 % sur ordonnance au-delà, il peine à s’imposer.

Selon Terpan, spécialiste de la santé sexuelle, les préservatifs internes n’ont représenté que 28 % des commandes de pharmaciens dans le cadre du dispositif national, et seulement 4 % des ventes globales de l’entreprise.

« Le préservatif interne souffre d’un vrai manque de visibilité. Beaucoup de pharmaciens ignorent sa prise en charge, ce qui limite son accès pour les femmes », déplore Alexandra Guérin, responsable qualité et affaires réglementaires.

Préservatif féminin : levier contre les IST et les inégalités de genre
Préservatif féminin : levier contre les IST et les inégalités de genre

Cette invisibilité s’inscrit dans un contexte préoccupant : les Français se protègent de moins en moins. Entre 2014 et 2022, l’usage du préservatif lors du dernier rapport sexuel est passé de 70 % à 61 % chez les garçons et de 63 % à 57 % chez les filles.

Résultat : recrudescence des infections sexuellement transmissibles, hausse des grossesses non désirées (243 623 IVG en 2023) et forte exposition des jeunes, dont 17 % des nouveaux cas de séropositivité concernaient les moins de 25 ans.

Premiers relais de proximité, les pharmaciens restent insuffisamment mobilisés. Des campagnes ciblées, comme celle menée par le réseau SIS avec Terpan, montrent pourtant qu’une meilleure information sur la gratuité accroît immédiatement la demande.

Au-delà de l’efficacité contraceptive et préventive, le préservatif féminin est aussi un levier d’autonomie. Discret, utilisable jusqu’à huit heures avant un rapport, il libère les femmes de la dépendance à leur partenaire et constitue une réponse face au « stealthing » — retrait non consenti du préservatif masculin — qui toucherait une femme sur dix.

Pour Terpan, la démocratisation du préservatif féminin dépasse la santé publique : elle s’inscrit dans la lutte contre les inégalités de genre.

  • « Informer,
  • prescrire,
  • distribuer :

ces trois leviers sont essentiels pour sortir le dispositif de l’ombre et garantir un accès équitable à la protection », conclut Alexandra Guérin.

Pourquoi le préservatif féminin reste absent des pharmacies françaises
Pourquoi le préservatif féminin reste absent des pharmacies françaises

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