
Atmo Auvergne-Rhône-Alpes fait de la qualité de l’air un levier économique avec Vision’Air
Vision’Air, l’offre d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes qui relie santé publique et compétitivité des entreprises
Vision’Air propose aux entreprises un accompagnement concret pour comprendre leur impact sur la pollution atmosphérique et valoriser leurs actions environnementales.
Mercredi 8 octobre, à la CCI Lyon Métropole, Marine Latham, directrice générale d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, et Raphaël Desfontaines, correspondant territorial, présentaient devant la presse un projet aussi discret que fondamental : Vision’Air, une nouvelle offre d’accompagnement à destination des entreprises, pour les aider à intégrer la qualité de l’air dans leur stratégie RSE.

« La mauvaise qualité de l’air provoque 40 000 morts prématurées par an en France et représente un coût estimé à 61 milliards d’euros pour la collectivité », a rappelé d’emblée Marine Latham.
Derrière cette statistique implacable, l’équipe d’Atmo entend faire émerger un message d’action : la qualité de l’air n’est pas qu’un enjeu de santé publique, c’est aussi un levier économique et social, capable de transformer la manière dont les entreprises conçoivent leur responsabilité environnementale.
Depuis près de cinquante ans, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes observe, analyse et informe sur la qualité de l’air grâce à son réseau de 80 stations fixes, 20 stations mobiles et une centaine d’experts répartis sur le territoire. Forte de cette expertise scientifique et d’un ancrage territorial unique, l’agence franchit un cap : elle ne veut plus seulement mesurer, mais mobiliser.
Avec Vision’Air, Atmo s’adresse à l’ensemble du tissu économique — de la PME à la multinationale — pour leur permettre de mieux comprendre leur impact, agir plus vite et valoriser leurs efforts dans le cadre de leurs politiques RSE et de leurs obligations de reporting extra-financier.
Le dispositif repose sur quatre axes complémentaires :
- sensibiliser,
- expérimenter,
- diagnostiquer
- et agir.
La démarche est progressive, flexible, adaptée à la taille, au secteur et au niveau de maturité de chaque entreprise.
La première étape consiste à sensibiliser les salariés à travers des ateliers participatifs, des conférences ou encore la Fresque de l’air, inspirée de la Fresque du climat mais centrée sur les enjeux locaux : comment la pollution se forme, quels sont ses effets sur la santé, et surtout quels gestes peuvent la réduire.
L’objectif est de créer une culture commune autour d’un sujet souvent invisible, et de faire des collaborateurs les premiers acteurs du changement.
Vient ensuite l’expérimentation : Atmo AURA prête aux entreprises des micro-capteurs qui permettent aux salariés de mesurer leur exposition personnelle à la pollution, sur leurs trajets ou dans leur environnement quotidien.
Ces données, collectées en temps réel, sont restituées via une application et partagées sur la plateforme régionale Captothèque, contribuant à enrichir la connaissance collective tout en rendant la démarche tangible.

« On constate que les salariés qui participent à ces expérimentations en parlent beaucoup autour d’eux : un seul capteur peut sensibiliser jusqu’à trente personnes », souligne Raphaël Desfontaines.

Le troisième pilier, le diagnostic, va plus loin : il s’agit de mesurer l’impact global des activités de l’entreprise sur la qualité de l’air et sur le climat. En complément du bilan carbone, Atmo propose un bilan “Air & Climat”, capable d’identifier les principales sources de polluants – particules fines, oxydes d’azote, composés organiques volatils – et de prioriser les leviers de réduction.
Ces indicateurs peuvent être intégrés dans les futurs rapports de durabilité, notamment dans le cadre de la directive européenne CSRD.
Enfin, la dernière étape, agir, consiste à mettre en place des plans d’action concrets : adaptation des flottes de véhicules, optimisation des process internes, amélioration de la ventilation, sensibilisation continue et suivi des indicateurs.

« Contrairement au carbone, dont les effets se mesurent à l’échelle planétaire et sur le long terme, les actions sur la qualité de l’air produisent des résultats immédiats et visibles.
Si un salarié laisse sa voiture et vient travailler à vélo, la différence se voit dès le lendemain sur le territoire », rappelle Marine Latham.
Au-delà de l’aspect environnemental, Vision’Air répond aussi à un enjeu structurel pour Atmo : maintenir son modèle de financement équilibré entre l’État, les collectivités et les entreprises, garant de son indépendance.
Historiquement, les activités industrielles représentaient une part importante de ses recettes via la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP). Mais la baisse des émissions industrielles — bonne nouvelle sur le plan écologique — a réduit ces contributions. En s’adressant désormais à un tissu économique plus large, Atmo cherche à préserver son autonomie financière tout en renforçant son impact territorial.
Cette évolution intervient dans un contexte de durcissement réglementaire : une nouvelle directive européenne sur la qualité de l’air entrera en vigueur en 2026, avec des seuils plus exigeants, alignés sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé.
Pour les entreprises, cela signifie plus de transparence, plus de reporting et une nécessité accrue d’intégrer ces enjeux dans leurs stratégies. Vision’Air se veut donc à la fois un outil d’anticipation réglementaire et un levier de performance durable.
La conférence, d’une grande clarté, a aussi rappelé que les progrès sont réels : sur l’agglomération lyonnaise, le nombre d’épisodes de pollution a été divisé par trois en quinze ans, et le dioxyde de soufre, autrefois omniprésent, a quasiment disparu.
Mais les défis se déplacent : l’ozone augmente avec les canicules, le chauffage au bois reste un émetteur majeur de particules fines, et des phénomènes exogènes comme les poussières sahariennes ou la fumée des incendies viennent perturber la qualité de l’air régional.

Les échanges entre Atmo Aura et nous les journalistes ont alterné entre données scientifiques, enjeux économiques et perspectives politiques. L’agence a insisté sur sa volonté de rester un acteur neutre, au service des territoires, tout en construisant des passerelles avec le monde économique.
Le 14 octobre, Atmo a organisé une journée portes ouvertes sur son site de Bron, à l’occasion de la Journée nationale de la qualité de l’air, pour présenter Vision’Air, ses outils, ses capteurs et ses équipes. Un rendez-vous que Marine Latham a voulu placer sous le signe de la pédagogie et du collectif :
« L’air est notre bien commun. Améliorer sa qualité, c’est agir pour la santé, pour l’économie, et pour la cohésion du territoire. »
En lançant Vision’Air, Atmo Auvergne-Rhône-Alpes fait un pas de plus vers une écologie appliquée, pragmatique et ancrée dans la réalité économique. Un pari audacieux : celui de faire de l’air non plus un simple indicateur, mais un nouvel actif stratégique.








