“Les femmes vont voter” : l’exposition lyonnaise qui raconte 1944-1945
Lyon célèbre les 80 ans du droit de vote des femmes avec une exposition inédite
L’exposition “Les femmes vont voter” retrace l’année 1945, quand les Françaises votèrent pour la première fois, événement historique célébré aujourd’hui.
Il y a quatre-vingts ans, les Françaises glissaient pour la première fois un bulletin dans l’urne. Un geste devenu banal aujourd’hui, mais qui marquait alors une rupture historique. Pour célébrer cet anniversaire, les Archives départementales et métropolitaines de Lyon consacrent une grande exposition à cette conquête démocratique :
« Les femmes vont voter, octobre 1944 – octobre 1945 », visible du 18 septembre 2025 au 28 mars 2026.
L’histoire débute le 21 avril 1944. Depuis Alger, le Gouvernement provisoire de la République française adopte une ordonnance accordant aux femmes le droit de vote et d’éligibilité.
Mais il faudra attendre la Libération et l’année 1945 pour que cette promesse prenne corps dans les isoloirs. Entre-temps, les débats s’enflamment, la presse s’empare du sujet, et les partis politiques doivent composer avec cette moitié de l’électorat restée jusque-là silencieuse.
À Lyon et dans le Rhône, cette transformation se lit dans les archives : affiches électorales où apparaissent pour la première fois des candidates, tracts expliquant aux « nouvelles électrices » le déroulement du vote, mais aussi clichés de ces files de femmes devant les bureaux, encore intimidées par ce rituel longtemps réservé aux hommes.
L’exposition raconte tout cela, entre ferveur et prudence, en donnant aussi à voir le visage de celles qui ont osé franchir le pas de l’engagement politique.
Au-delà des documents, l’événement rappelle la portée symbolique de 1945 : une société française déchirée par la guerre, en quête de reconstruction, qui confie soudain aux femmes une place centrale dans la démocratie.
« C’est une révolution silencieuse mais décisive », glisse un historien associé au projet.
Lyon, ville de Résistance, ne pouvait passer à côté de cette mémoire. En parcourant l’exposition, on mesure combien ce droit, acquis hier, reste fragile et précieux aujourd’hui.








