Accueil Culture Étude Gece-Test 2025 : comment évoluent les pratiques culturelles en France ?

Étude Gece-Test 2025 : comment évoluent les pratiques culturelles en France ?

Fréquentation, motivations, attentes numériques : le baromètre Gece-Test 2025 éclaire les mutations profondes du public muséal et patrimonial. décryptage

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Baromètre 2025 : fréquentation culturelle en hausse malgré les incertitudes internationales
Baromètre 2025 : fréquentation culturelle en hausse malgré les incertitudes internationales

Musées, expos, patrimoine : les Français de retour, l’intelligence artificielle en embuscade

Fréquentation des lieux patrimoniaux : le rebond culturel post-JO en chiffres

Le Baromètre 2025 dévoile les nouvelles attentes des publics : retour en force des visites, essor de l’IA, intérêt régional croissant.

Après une année 2024 en demi-teinte à cause des Jeux Olympiques, la fréquentation des musées et lieux patrimoniaux repart à la hausse. Le Baromètre 2025 publié par l’Institut Gece et le groupe Test dessine les contours d’un public curieux, exigeant et de plus en plus ouvert à l’innovation.

La France aime sa culture, et elle le prouve à nouveau. D’après la troisième édition du Baromètre des pratiques culturelles, menée par Gece et le groupe Test, 2025 marque un retour net dans les musées, expositions et monuments.

Plus de 56 % des Français ont fréquenté un lieu culturel l’an passé, contre 51 % en 2023. Après une légère baisse due à la tenue des Jeux Olympiques, la dynamique semble relancée. Mais plus encore que les chiffres, c’est la nature des attentes du public qui interpelle.

La tendance la plus marquante : un engouement croissant pour les expériences immersives et les dispositifs technologiques. 14 % des visiteurs ont déboursé pour vivre une visite immersive, en progression de cinq points.

L’intelligence artificielle, encore perçue comme gadget il y a peu, suscite aujourd’hui un véritable intérêt : 65 % des personnes interrogées estiment qu’elle peut utilement compléter les outils classiques, comme les cartels ou audioguides.

Ce chiffre cache toutefois d’importantes disparités : les jeunes et les habitués des musées y sont nettement plus favorables que les seniors, plus réticents à cette évolution.

Dans ce contexte, les institutions culturelles sont confrontées à un double défi. D’un côté, répondre à la demande de flexibilité et de personnalisation de la part des visiteurs, qui utilisent désormais une multitude de canaux pour préparer leur visite et souhaitent vivre une expérience sur mesure une fois sur place. De l’autre, maintenir une offre accessible, inclusive, et capable de fidéliser des publics très divers.

Les données du baromètre offrent des pistes concrètes. Les expositions temporaires constituent le premier levier de retour dans les musées : 56 % des visiteurs disent y revenir pour cette raison.

Les sorties en famille représentent également un moteur important de fréquentation : 40 % des parents déclarent se rendre dans un site culturel pour partager un moment avec leurs enfants.

Et les événements gratuits, comme les Journées du patrimoine ou la Nuit des musées, conservent une capacité de mobilisation forte, en particulier auprès des publics moins habitués.

Un autre enseignement clé : 1 Français sur 5 prévoit de fréquenter davantage les lieux culturels en 2025. Si les habitués sont les plus enthousiastes, près de 30 % des personnes interrogées se déclarent indécises — signe qu’il reste un vaste potentiel à activer. Pour cela, encore faut-il que l’offre culturelle soit lisible, attractive et bien positionnée.

Ce défi est particulièrement aigu pour les grands établissements parisiens. Le Louvre, par exemple, accueille 68 % de visiteurs étrangers. Mais l’évolution du contexte international inquiète. Les tensions diplomatiques, notamment avec les États-Unis, pourraient impacter la fréquentation américaine (actuellement 11 % des visiteurs du musée).

À cela s’ajoute la hausse des tarifs prévue dès 2026 pour les publics extra-européens. Dans ce climat incertain, attirer davantage de visiteurs français devient une nécessité stratégique.

À l’inverse, les institutions régionales tirent leur épingle du jeu. En 2024, elles ont vu leur fréquentation progresser de 2,95 %, portées par les reports liés aux perturbations dans la capitale.

Reste à voir si cette embellie se confirmera dans le temps. Pour cela, il faudra capitaliser sur les dynamiques locales, renforcer les liens avec les publics et miser sur la proximité. Le Baromètre Gece-Test devient alors un outil essentiel.

Musées, expositions, patrimoine : les 5 grandes tendances culturelles en 2025
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Né après la crise sanitaire, ce baromètre avait pour vocation initiale de dresser un état des lieux des pratiques muséales post-Covid. Il est devenu, au fil des éditions, un véritable outil de pilotage pour les professionnels.

Il permet de suivre les grandes tendances, d’anticiper les mutations, d’explorer de nouvelles thématiques comme le numérique, la gratuité, l’accessibilité ou encore l’écologie, et surtout d’ajuster les stratégies d’accueil, de médiation et de programmation.

L’ambition est désormais d’aller plus loin : décliner l’enquête à l’échelle des territoires, affiner les analyses selon les typologies de lieux, et coconstruire avec les musées et les institutions des réponses concrètes, adaptées aux réalités du terrain.

Pour Gece et le groupe Test, c’est aussi la confirmation d’un positionnement unique dans le paysage des études culturelles. Leur force : une expertise sectorielle éprouvée, une connaissance fine des enjeux de terrain, et une capacité à produire des données immédiatement exploitables.

À l’heure où le secteur culturel tente de conjuguer exigence artistique, accessibilité et innovation, ce type de repère devient plus précieux que jamais. Il éclaire les évolutions profondes du rapport des Français à leur patrimoine, à leurs musées, à la technologie — et, en creux, à leur propre histoire.

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