FDDay : la French Tech entre convivialité, business et débats de fond

Au Musée des Arts Forains, les chevaux de bois et les vitrines de curiosités ont servi de décor à un rendez-vous pas comme les autres. Plus de 4 500 participants se sont retrouvés au FDDay, ce moment suspendu où l’écosystème tech français et européen se donne rendez-vous chaque année.

Pas de gigantisme ni de salons impersonnels : France Digitale, organisateur de l’événement, a choisi d’assumer une taille maîtrisée pour préserver un climat de proximité.

Ici, un fondateur de startup en amorçage peut croiser un ministre, un investisseur étranger ou le dirigeant d’une licorne dans la même allée, sur un même pied d’égalité.

Le cœur de la journée, ce sont les rencontres. L’application officielle a comptabilisé plus de 2 000 rendez-vous — 200 entre startups et grands groupes, 300 avec des investisseurs — mais ce ne sont que les échanges visibles. Les plus décisifs se jouent souvent ailleurs : au détour d’une allée, dans la cour ensoleillée, ou à la sortie d’un panel. Beaucoup de participants le résument d’une formule :

« FDDay, c’est rassembler en une seule journée l’équivalent de quinze rendez-vous majeurs », souligne Maya Noël, directrice générale France Digitale.

Et c’est bien cela qui en fait un accélérateur singulier : la densité de discussions, mais aussi l’ambiance conviviale, presque familiale, où la French Tech se retrouve.

Cette année encore, les débats de fond ont donné leur densité à l’événement. L’affiche réunissait des speakers de renom, à l’image d’Alexia Laroche-Joubert, présidente-directrice générale de Banijay France, qui a partagé son regard sur la créativité et la transformation de l’industrie culturelle, ou encore Gary Shapiro, président et CEO de la Consumer Technology Association (CTA), qui a insisté sur la place de l’Europe dans la compétition mondiale de l’innovation.

Sur le terrain plus opérationnel, Arnaud Petit, président Europe du Sud de Sage, et César Maklary, cofondateur de Fluidstack, ont livré leurs expériences de croissance et de passage à l’échelle.

La diversité des regards se retrouvait aussi dans la présence de figures internationales comme Claire Mulhern, head of SMB EMEA chez TikTok, et Thomas Weber, head of enterprise sales EMEA chez Notion, venus témoigner de leurs approches du marché européen.

Lubomila Jordanova, CEO de Plan A, a porté la voix de la durabilité et de l’impact environnemental, tandis que Marie Outtier, autrice de EXIT, a interrogé la dimension humaine de l’entrepreneuriat.

Et bien sûr, Maya Noël, CEO de France Digitale, a incarné cette volonté de fédérer l’écosystème autour de valeurs communes et d’un futur collectif.

La journée a aussi offert un temps fort intellectuel, avec le dialogue entre les économistes Philippe Aghion et Gabriel Zucman sur la fiscalité internationale et la compétitivité.

Loin des polémiques médiatiques, leur échange nuancé a rassuré un public en quête d’analyses solides. Il a rappelé que si l’innovation se joue dans les laboratoires et les levées de fonds, elle dépend aussi du cadre fiscal et politique dans lequel elle s’inscrit.

La convivialité, elle, n’a jamais quitté l’équation. Au détour des manèges, deux échassiers rappelaient qu’ici, l’imaginaire a sa place.

« Pour cette nouvelle édition du FDDay, l’équipe France Digitale a su allier convivialité et contenu.

Cet événement est l’occasion parfaite pour des acteurs régionaux de faire entendre leurs voix auprès de décideurs publics nationaux, de financeurs mais aussi de grandes entreprises.

 Le sujet du passage à l’échelle de nos champions reste omniprésent et passera par des financements dédiés et des talents.

Reste encore à faire en sorte que ces solutions ne creusent pas le fossé avec les 13 millions de Français issus du numérique », rappelait Julien Marbouty, directeur H7.

Le soir venu, la scène de clôture s’est transformée en cérémonie. Les Talent Awards, devenus tradition, ont sacré sept nouveaux lauréats, accueillis sous les applaudissements du public et présentés par Charlie Perreau et Frédéric Mazzella.

• Dans la catégorie Futur du travail, Lokki a été distingué pour sa vision du monde professionnel de demain.

  

• Le prix Innovation est revenu à Sharp Vision, pour une avancée technologique prometteuse.

  

• Weglot a décroché l’Award Top of mind, preuve de son ancrage dans les usages.

  

• Côté impact, Phenix a reçu le prix Engagement responsable.

  

• L’esprit tricolore a brillé avec Greenly, certifiée B Corp, lauréate du Bleu Blanc Rouge.

  

• Le prix Accompagnateur a distingué Trust My Tech by Thales, reconnu pour son rôle de facilitateur.

  

• Enfin, le très attendu Coup de Qare a récompensé Satelia, qui incarne le potentiel de la santé digitale.

  

Ces distinctions ne sont pas de simples trophées : elles racontent la vitalité d’un écosystème multiple, où la réussite se mesure autant en percées technologiques qu’en impacts sociétaux.

Elles disent aussi une maturité : celle d’une French Tech qui sait célébrer ses équipes et ses forces collectives, au-delà de ses figures emblématiques.

Au terme de cette édition, le constat est limpide : le FDDay n’est pas seulement un rendez-vous de rentrée, c’est un moment où la French Tech se regarde en face, prend conscience de ses défis et de son potentiel.

Dans le décor enchanteur du Musée des Arts Forains, entre débats exigeants, rencontres décisives et célébrations collectives, elle s’est donnée rendez-vous avec son avenir.

Reportage Vidéo FDDAY