
Nomination au MEDEF Auvergne-Rhône-Alpes : les défis de Quentin Gervésie et Léa Abou Saada
Changements au MEDEF Auvergne-Rhône-Alpes : Quentin Gervésie succède à Stéphane Flex
Le MEDEF Auvergne-Rhône-Alpes confie sa direction à Quentin Gervésie, épaulé par Léa Abou Saada, pour accompagner transitions économiques et emploi régional.
Quentin Gervésie, 35 ans, prend les commandes du MEDEF Auvergne-Rhône-Alpes avec une promesse simple : accélérer les transitions sans perdre le fil de la compétitivité. Sa nomination, officialisée le 1er septembre, s’accompagne d’un choix structurant : confier la direction adjointe à Léa Abou Saada, spécialiste RH et formation, pour ancrer le patronat régional dans les réalités du terrain — compétences, emploi, transformation des organisations.
Le tandem n’est pas cosmétique. Quentin Gervésie, pur produit du pilotage financier (Université Lumière Lyon II, premiers pas à la COMUE de Lyon), connaît la mécanique des budgets et l’architecture des organisations. Arrivé au MEDEF AURA en 2019, promu directeur adjoint en 2022, il succède cette année à Stéphane Flex avec la confiance de Jean-Luc Raunicher, président régional, dont il relèvera directement.
Cap affiché : renforcer l’ancrage territorial, accompagner les transitions et défendre l’attractivité.
Face à lui, ou plutôt à ses côtés, Léa Abou Saada apporte le levier qu’attendent les dirigeants : la capacité à convertir les stratégies en compétences disponibles.
Huit années dans un grand groupe de services à la personne l’ont rodée aux sujets de DRH, de formation et d’évaluation externe. Recrutée par le MEDEF AURA en 2021, elle a d’abord coordonné le réseau régional avant de piloter l’Emploi-Formation — autant dire le nerf de la guerre partout où les tensions de recrutement et l’obsolescence des savoir-faire freinent les projets.
Sa nomination formalise un rôle déjà exercé : faire atterrir les priorités politiques dans les entreprises, de la TPE industrielle à l’ETI exportatrice.

Dans une région qui conjugue industrie de process, mécanique de précision, pharma et numérique, le sujet RH n’est plus un chapitre annexe : c’est l’axe central de la compétitivité.
Léa Abou Saada pourrait orchestrer quelques chantiers :
- accélérer l’adaptation des compétences (formations courtes, reconversions, alternance),
- fiabiliser les passerelles écoles-entreprises et
- aider les dirigeants à cartographier leurs métiers critiques pour prioriser l’investissement humain.
Sa légitimité vient d’une double proximité — avec le terrain social et avec les dispositifs de formation — qui peut fluidifier les relations avec l’écosystème (branches, OPCO, acteurs publics).
Le duo semble jouer la complémentarité. Quentin Gervésie, profil gestion-stratégie, installe le cadre, l’agenda et les arbitrages ; Léa Abou Saada, profil RH-terrain, sécurise l’exécution et le suivi d’impact.
Objectif implicite probable : affirmer le rôle du MEDEF régional à la fois comme partenaire opérationnel et comme organisation d’influence.
Là où un patronat classique « porte une parole », le binôme veut « livrer des solutions » : diagnostics de compétences, accompagnement aux transitions, lisibilité réglementaire, conseils d’organisation.
Le pari est clair : si l’appareil patronal démontre sa capacité à raccourcir le délai entre une injonction (décarboner, numériser, recruter) et un résultat, il regagne en crédibilité.
Reste l’épreuve de l’incarnation. Ni Gervésie ni Abou Saada ne se posent en tribuns — et c’est peut-être une chance. Un binôme de praticiens peut coller au tempo des PME comme des ETI : arbitrer des priorités, débloquer un financement, dégainer une formation sur mesure, documenter des effets.
À court terme, la réussite peut se mesurer si possible sur des marqueurs concrets : délais de recrutement réduits, programmes de reconversion accélérés, projets d’investissement sécurisés par des compétences disponibles.
La gouvernance, enfin, comptera. En opérant sous l’autorité de Jean-Luc Raunicher, Quentin Gervésie inscrit la direction dans une continuité politique, tandis que Léa Abou Saada devient le relais naturel de la mise en œuvre des projets stratégiques.
Cette articulation « présidence-direction-exécution » est décisive pour capitaliser sur la force du réseau territorial et sectoriel du MEDEF AURA et pour dialoguer utilement avec les décideurs publics.
En filigrane, un message : l’influence se gagne désormais moins au micro que par la preuve d’efficacité. Un délégué général qui parle cash aux chiffres et une directrice adjointe qui parle clair aux compétences : si le MEDEF Auvergne-Rhône-Alpes parvient à maintenir ce cap, il peut transformer une promesse de compétitivité en résultats visibles — pour les entreprises, les territoires et l’emploi.







