Palais d’Hiver de Lyon : retour sur 65 ans de légende musicale

On pourrait croire que ce bâtiment n’était qu’une salle de spectacles posée entre Lyon et Villeurbanne. Pourtant, sur le boulevard de Stalingrad, le Palais d’Hiver fut bien davantage : un carrefour d’émotions, une machine à souvenirs, un théâtre où six décennies de musique ont laissé leur empreinte. Il a fermé ses portes en décembre 1985, et pourtant, quarante ans plus tard, il semble encore vibrer sous l’écho des applaudissements.

Le Progrès choisit aujourd’hui de lui offrir une seconde vie à travers un livre somptueux : Palais d’Hiver, 1920-1985, la folle histoire, préfacé par Salvatore Adamo.

Car ici, les soirs n’avaient rien d’ordinaires. Les élégants bals d’autrefois y côtoyaient les grandes messes de la chanson française. Édith Piaf y déposait sa voix comme un voile, Georges Brassens y murmurait des vérités, Jacques Brel y brûlait d’intensité. Et le Palais, dans un souffle, s’ouvrait à l’international : les Beatles, encore jeunes et inarrêtables ; les Rolling Stones, électriques ; Tina Turner, reine du feu.

Puis vinrent les années où la jeunesse cherchait un refuge sonore. Les décibels montaient, les murs frissonnaient. Iggy Pop, The Clash, Stray Cats : une génération nouvelle fit entrer le Palais dans une autre ère, plus rugueuse, plus libre, mais tout aussi vibrante.

L’ouvrage s’attache à raconter cette fresque avec des témoignages qui sentent la loge et la coulisse, et des photographies inédites qui semblent tirer la salle de son sommeil. On y découvre un lieu à mille histoires, des confidences d’artistes aux anecdotes de spectateurs, de l’exaltation aux drames silencieux.

Feuilleter ce livre, c’est retrouver une part de l’âme lyonnaise, celle qui savait que certains soirs, sur le boulevard de Stalingrad, quelque chose d’inoubliable pouvait se produire.