Inauguration de la rue du Premier-Film, fête populaire avec les habitants de Monplaisir
Rue du Premier-Film inaugurée : habitants de Monplaisir et cinéphiles réunis
Inauguration de la rue du Premier-Film, symbole lyonnais, conciliant transmission culturelle, sécurité scolaire, tourisme et patrimoine cinématographique universel.
La rue du Premier-Film, récemment rénovée et officiellement inaugurée, a offert ce vendredi 10 octobre un moment de célébration aux habitants du quartier Monplaisir. Ils étaient nombreux à se rassembler devant l’Institut Lumière et le hangar du premier film, là où Auguste et Louis Lumière tournèrent en 1895 La Sortie des usines Lumière.
Entre familles, riverains, cinéphiles et élus, la foule a donné à cette inauguration un caractère populaire, rappelant que le cinéma est né ici, dans ce quartier lyonnais.
Pour les Monplaisiriens, la rue n’est pas qu’un haut lieu du patrimoine mondial. Elle est aussi un espace du quotidien, traversé par les enfants de l’école Lumière, animé par les conversations de parents d’élèves, rythmé par les allées et venues des visiteurs.
C’est cette double dimension que le maire de Lyon a soulignée en évoquant une « rue aux enfants », sécurisée et apaisée, permettant aux plus jeunes d’aller seuls à l’école.
Une rue aux enfants, c’est quoi ? C’est d’abord de la sécurité pour les enfants qui viennent à l’école. Et notamment, cela permet à des enfants de venir seuls à l’école, en toute tranquillité, encore une fois, en toute sécurité. C’est la priorité des rues aux enfants.
« L’aménagement offre ainsi un nouvel espace de vie, où parents, enseignants et enfants se croisent, échangent et prennent le temps, renforçant la convivialité et apaisant le climat scolaire. »
Déjà soixante-cinq rues de ce type existent dans la ville, mais celle-ci, au cœur de Monplaisir, possède une valeur particulière : elle relie l’histoire des Lumière au présent d’un quartier vivant.
« La rue ressemble désormais bien plus à celle de 1895 que lorsqu’elle a été refaite en 1992 », a confié Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon, également présent.
Avant d’ajouter, dans un sourire : « On entend parfois : “c’était mieux avant”. Là, c’est mieux maintenant, comme avant. »
Un clin d’œil qui a fait réagir les habitants, attachés à la mémoire des lieux mais heureux de voir leur quartier embelli et rendu plus convivial.
Thierry Frémaux, directeur de l’Institut Lumière, a rappelé quant à lui la portée universelle de cette rue de Monplaisir.
« La littérature, la peinture, la musique, on ne sait pas où elles ont été inventées. Le cinéma, on sait : c’est ici », a-t-il déclaré, saluant les habitants qui, dès les années 1970, s’étaient interposés pour empêcher la destruction du site.
Il a aussi rendu hommage aux figures lyonnaises comme Bertrand Tavernier ou Francis Chirat, qui ont œuvré pour préserver ce patrimoine.
Les riverains ont redécouvert leur rue transformée. Plus ouverte, végétalisée, elle accueillera bientôt six nouveaux arbres, offrant ombre et fraîcheur aux beaux jours. Le mur des cinéastes et la liste des prix Lumière bénéficient désormais d’une mise en valeur renforcée, donnant à l’ensemble une allure plus magistrale, sans perdre son caractère quotidien.
Entre patrimoine et vie de quartier, la rue du Premier-Film conjugue désormais histoire mondiale du cinéma et usage local, au bénéfice des riverains qui la traversent chaque jour.
Quatre-vingt-quinze ans après son baptême officiel, la rue du Premier-Film demeure un symbole.
Celui d’une invention qui a bouleversé le monde, mais aussi celui d’un quartier lyonnais, Monplaisir, qui a su préserver et transmettre cette mémoire. « Ce passé a un avenir », a conclu Thierry Frémaux, en évoquant les enfants du quartier jouant sur les trottoirs.
Ici, le cinéma ne se contemple pas seulement dans une salle obscure : il continue de se vivre à ciel ouvert, au rythme des habitants, entre mémoire et présent.
