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Travailler pour la planète : les nouveaux métiers de l’écologie en plein essor

Avec Audrey Pulvar, Les Métiers de Demain explore les métiers d’avenir liés à l’environnement et la montée en puissance de la transition écologique. Décryptage

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Les Métiers de Demain : avec Audrey Pulvar, l’émission explore les carrières engagées pour l’environnement
Les Métiers de Demain : avec Audrey Pulvar, l’émission explore les carrières engagées pour l’environnement

Les Métiers de demain

Travailler pour la planète : les métiers de la transition écologique séduisent une génération en quête de sens

Emplois verts, formations environnementales, reconversions durables : zoom sur ces métiers d’avenir qui allient sens, engagement et opportunités concrètes d’emploi.

Ils ont vingt ou trente ans et refusent de choisir entre carrière et convictions. Pour eux, la transition écologique n’est pas une option, mais un impératif. Ils ne veulent plus travailler « malgré » la crise climatique, mais « à cause » d’elle.

Dans l’émission Les Métiers de Demain, consacrée à l’environnement et à la transition écologique, cette nouvelle génération prend la parole. Étudiants, professionnels, enseignants : tous racontent une même quête de sens, et un même refus de l’immobilisme.

Julien Vidal, ancien salarié dans l’humanitaire, a radicalement changé de trajectoire. Il a fondé le mouvement « Ça commence par moi », puis le podcast 2030 Glorieuses.

Aujourd’hui, il milite pour que chacun puisse mettre son métier au service de la planète. « Mon métier aura du sens », le titre de son livre, résume la philosophie de cette nouvelle approche du travail.

Il y plaide pour une vision réconciliée entre épanouissement personnel et utilité sociale. Pour lui, chaque fonction peut devenir un levier de transition, à condition d’être repensée en profondeur.

C’est précisément l’objectif de la Green Management School, cofondée par Audrey Pulvar. Son credo : former aux métiers de la transition, mais aussi transformer les métiers traditionnels.

« Il ne suffit pas de créer de nouveaux métiers verts. Il faut intégrer l’écologie dans toutes les fonctions de l’entreprise. Un DRH, un directeur financier, un acheteur ou un communicant doivent désormais connaître les impacts environnementaux de leurs décisions. »

 Une ambition systémique, qui impose de repenser la formation initiale, le contenu des cours, mais aussi la gouvernance des établissements.

Sur les bancs de cette école pas comme les autres, Lina Malki suit un mastère en Management de la transition écologique et solidaire. À 25 ans, elle assume un choix guidé par l’urgence climatique :

« Je ne voulais pas faire un métier déconnecté. J’avais besoin de savoir que mes compétences serviraient à quelque chose de plus grand que moi. »

Pour elle comme pour beaucoup d’étudiants, l’enjeu n’est pas seulement économique : il est éthique. Étudier pour mieux comprendre, comprendre pour mieux agir.

Lucas Patissous, lui, est déjà dans l’action. Ancien élève de la même école, il est aujourd’hui consultant chez N’CO Conseil. Il accompagne des entreprises dans leur stratégie bas carbone, la gestion de leurs ressources ou la transformation de leur modèle économique.

« On voit arriver des demandes très concrètes. Les entreprises ont compris que la transition n’est plus un sujet annexe. C’est une question de survie, parfois même de compétitivité. »

Pour lui, le marché de l’emploi dans ce domaine est en pleine structuration, avec une montée en puissance rapide des compétences demandées.

Mais la transition écologique ne concerne pas uniquement les cols blancs. Elle touche aussi les métiers de terrain, manuels, locaux. C’est le pari de l’École de la Transition Écologique (ETRE), dirigée à Paris par Marine Weller.

L’établissement propose des formations qualifiantes à des jeunes souvent en rupture scolaire, pour les former à des métiers utiles et recherchés :

  • rénovation thermique,
  • agriculture durable,
  • gestion des déchets,
  • réparation,
  • énergies renouvelables.

« Il faut sortir du cliché élitiste de l’écologie. C’est un projet de société, qui concerne tous les territoires et tous les profils. »

Environnement, énergie, rénovation, conseil : les métiers verts se diversifient. Voici les secteurs qui recrutent et les compétences aujourd’hui les plus recherchées.
Environnement, énergie, rénovation, conseil : les métiers verts se diversifient. Voici les secteurs qui recrutent et les compétences aujourd’hui les plus recherchées.

Les perspectives sont à la hauteur des enjeux. D’après l’ADEME, plus d’un million d’emplois pourraient émerger d’ici 2050 dans les secteurs de la transition écologique.

Ce chiffre inclut aussi bien les « métiers verts » — ceux directement liés à l’environnement — que les « métiers verdissants », autrement dit les fonctions classiques intégrant une dimension écologique. Une transformation d’ampleur, qui oblige les institutions, les entreprises et les organismes de formation à s’adapter.

Car au-delà des chiffres, c’est une vision du travail qui est en train de se redéfinir. Longtemps synonyme de réussite individuelle, de statut ou de pouvoir d’achat, le travail devient un terrain d’engagement. Il ne s’agit plus seulement de « faire carrière », mais de « faire sa part ».

La quête de sens n’est plus marginale : elle devient structurante. Et si elle est si répandue chez les jeunes, c’est aussi parce qu’ils savent qu’ils vivront les conséquences du dérèglement climatique.

Mais cette aspiration à l’impact doit s’accompagner de politiques publiques cohérentes. Orientation dès le secondaire, financement des formations, reconnaissance des diplômes, accompagnement des reconversions : la transition écologique des métiers ne peut pas reposer uniquement sur la bonne volonté des individus. Elle doit devenir un projet collectif, soutenu par l’État, les entreprises, les régions, les filières professionnelles.

Dans l’émission, une dernière voix, celle de Fatoumata Traoré, ancienne élève de l’école ETRE, rappelle l’essentiel. Issue d’un parcours chaotique, elle a trouvé dans la formation écologique une porte de sortie et une vocation.

Aujourd’hui, elle travaille dans une coopérative spécialisée dans la réparation de matériel électronique. « Je ne pensais pas que l’écologie pouvait me concerner. Maintenant, je sais que je peux être utile. Et que j’ai trouvé ma place. »

« Et toi, tu fais quoi demain pour la planète ? » Cette question, posée à la fin de l’émission, ne s’adresse pas seulement aux étudiants ou aux militants. Elle interroge chacun d’entre nous. Car face à l’urgence, le monde du travail aussi doit changer de cap. Et si notre emploi devenait notre première action pour le climat ?

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