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Lyon investit 1,6 million pour restaurer un orgue historique signé Cavaillé-Coll

La Ville de Lyon rénove l’orgue Cavaillé-Coll de 1880, classé, utilisé pour les concerts et événements culturels dans l’église Saint-François. Décryptage

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L’orgue Cavaillé-Coll de 1880 à Lyon va retrouver son état d’origine grâce à une restauration complète_©muriel chaulet
L’orgue Cavaillé-Coll de 1880 à Lyon va retrouver son état d’origine grâce à une restauration complète_©muriel chaulet

Lyon redonne voix à un géant du romantisme : l’orgue Cavaillé-Coll à Saint-François-de-Salle bientôt restauré

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Lyon redonne voix à un géant du romantisme : l’orgue Cavaillé-Coll à Saint-François-de-Salle bientôt restauré

Il sommeille depuis plus d’un siècle dans l’abside de l’église Saint-François-de-Sales, dans le 2e arrondissement de Lyon. Monument de musique, de bois et de vent, l’orgue Cavaillé-Coll va faire l’objet d’une restauration d’envergure, l’une des plus ambitieuses engagées en France sur un instrument de cette époque.

Construit en 1880 par le maître facteur Aristide Cavaillé-Coll, ce vaisseau sonore de 45 jeux répartis sur trois claviers et un pédalier est classé Monument Historique depuis 1977.

Il a traversé les décennies sans être modifié, ni modernisé, ce qui en fait un rare témoignage intact de l’esthétique romantique française. Ce monument discret mais majestueux, inauguré par Charles-Marie Widor lui-même, va enfin retrouver toute sa voix.

Sous l’impulsion de la Ville de Lyon, un chantier de restauration complète — estimé à 1,63 million d’euros — a été lancé. Il mobilise un réseau de financeurs publics et privés : 475 000 € sont apportés par l’État, 80 000 € par la Fondation Saint-Irénée, et 65 000 € via la Fondation du patrimoine, dont 50 000 € issus de dons citoyens. Le reste est assumé par la collectivité.

Les travaux ont commencé en décembre 2024 et s’étaleront jusqu’à la fin 2027.

L’objectif est autant de restaurer la mécanique que de restituer les qualités sonores de l’orgue telles qu’elles existaient à la fin du XIXe siècle.

Cela suppose de reprendre l’ensemble du système de soufflerie, de restaurer les sommiers dans leur configuration de 1892, de nettoyer et réparer la tuyauterie, et de remettre en état la console.

L’ensemble du processus est guidé par un souci d’authenticité, sous la direction de l’agence Eric Brottier, avec l’expertise de Thomas Monnet, technicien conseil pour les orgues classés.

Lyon restaure l’orgue Cavaillé-Coll de Saint-François-de-Sales, classé Monument Historique_©muriel chaulet
Lyon restaure l’orgue Cavaillé-Coll de Saint-François-de-Sales, classé Monument Historique_©muriel chaulet

Dans la nef, le démontage a laissé visible la charpente et le buffet sculpté, seul témoin visible d’un géant momentanément désincarné. Les parties mobiles — tuyaux, souffleries, claviers — ont été confiées aux ateliers Robert Frères et Denis Lacorre, au Pays basque espagnol. Le buffet, pièce architecturale en soi, est quant à lui restauré sur place, dans l’église, par Alice Quoirin, restauratrice reconnue dans ce domaine.

Le projet dépasse largement le cadre technique. Il rassemble une diversité d’acteurs : la direction des affaires culturelles de la Ville, les organistes titulaires Louis Robilliard et Franck Vaudray, la paroisse Sainte-Marie en Presqu’île, et l’association « Cavaillé-Coll à Saint-François ». Tous participent à faire de ce chantier un moment de transmission et de réappropriation patrimoniale.

Pour la Ville de Lyon, propriétaire de l’instrument, cette restauration s’inscrit dans une politique plus large de valorisation de son patrimoine musical et architectural.

« Restaurer cet orgue, c’est restaurer un souffle, une mémoire, un patrimoine vivant », résume Sylvain Godinot, adjoint au maire chargé de la transition écologique et du patrimoine. « C’est aussi affirmer que la culture a sa place dans le quotidien urbain, entre sacré et profane, entre passé et avenir. »

En 2027, lorsque l’orgue retrouvera sa voix, il pourra à nouveau dialoguer avec l’architecture, accueillir concerts et liturgies, et transmettre au public ce que seuls les grands instruments savent murmurer : le souffle long de l’histoire.

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