Psychogénéalogie : dans Mon corps généalogique, Élisabeth Horowitz décrypte l’héritage familial invisible
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Naissance, prénoms, joie, maladies : ce que Mon corps généalogique d’Élisabeth Horowitz dit de nos héritages invisibles
Dans son dernier ouvrage, Élisabeth Horowitz, l’une des grandes voix de la psychogénéalogie, explore comment l’histoire familiale s’imprime dans nos cellules. Naissance, prénom, fratrie, symptômes, dates-clés : tout, dans notre chair, semble rejouer les drames du passé. Un livre audacieux et bouleversant, à la croisée de la biologie, de la psychologie et du roman familial.
Et si les douleurs de notre corps racontaient une autre histoire que la nôtre ? Une histoire plus ancienne, silencieuse, transmise dans le secret des cellules et des souvenirs refoulés ? C’est l’intuition fondatrice de la psychogénéalogie, discipline encore marginale il y a deux décennies, mais qui s’est peu à peu imposée comme un champ d’exploration thérapeutique fertile.
Dans MON CORPS GÉNÉALIQUE, ouvrage dense et ambitieux, l’une des pionnières françaises du sujet approfondit une hypothèse aussi simple que vertigineuse : notre vie physique et psychique est façonnée par des événements familiaux souvent oubliés… mais jamais effacés.
Loin des raccourcis ésotériques ou des simplifications psychologiques, ce livre repose sur plus de vingt-cinq ans de pratique clinique et d’observation minutieuse des arbres généalogiques.
À travers de nombreux cas issus de consultations — anonymisés mais réels —, Élisabeth Horowitz dresse le portrait d’une humanité prise dans des filets invisibles : ceux des fidélités inconscientes, des secrets non dits, des places héritées, des naissances programmées… sans que personne ne s’en rende compte.
Prenons un exemple, fréquent dans les pages de l’ouvrage : un enfant naît un 20 mars. Or, cinq ans plus tôt, un oncle est décédé ce même jour. Ce que l’auteure appelle une « coïncidence généalogique » devient un mécanisme de réparation inconsciente : superposer la vie à la mort, faire renaître un disparu à travers une date.
De nombreux chapitres développent ainsi l’influence des dates de conception ou de naissance, non comme des hasards, mais comme des choix psychiques opérés par la famille pour « corriger » le passé. La naissance d’un enfant peut aussi servir à maintenir un couple, à sauver un parent d’un destin programmé, voire à empêcher la répétition d’un décès survenu à un âge symbolique — autant de scénarios décrits avec rigueur et précision.
Mais la nouveauté la plus marquante de ce livre réside ailleurs : dans l’idée que les répétitions familiales influenceraient notre biologie même. « Un niveau élevé de ressemblances et de répétitions au sein de la parenté induit à la fois des symptômes et des mutations dans notre génétique », écrit l’auteure, qui affirme que l’ADN peut être altéré par la mémoire émotionnelle transmise entre générations.
Elle évoque ainsi l’impact de la grossesse sur le fœtus — émotions, stress, deuils simultanés — comme un facteur épigénétique déterminant, corroboré par certaines études récentes (celles, par exemple, portant sur les femmes enceintes exposées au traumatisme du 11 septembre 2001).
Loin d’être abstraite, cette influence se manifeste concrètement :
- hyperactivité de l’enfant né après un avortement caché,
- troubles de fertilité chez une femme née avec un écart de quinze ans avec sa sœur cadette,
- accouchement prématuré en écho à un deuil familial ancien,
- sentiment de ne pas « être à sa place » dans la fratrie… Autant de symptômes qui, selon l’Élisabeth Horowitz, prennent sens une fois réinscrits dans une chronologie transgénérationnelle élargie.
Mais MON CORPS GÉNÉALIQUE n’est pas qu’un livre de constats. Il propose aussi des issues, des gestes de réparation. À travers des récits d’« actes symboliques » — libérations rituelles, reconstitutions familiales, dialogues fictifs, constellations thérapeutiques —, l’autrice invite à un travail de reconnaissance et de réécriture du passé.
Un exemple marquant : celui d’une petite fille, Sandy, conçue après le décès d’une sœur dont elle ignore l’existence. Instable, agitée, sans motif apparent. Jusqu’au jour où ses parents lui racontent l’histoire de sa sœur disparue, et organisent pour elle un rituel de bienvenue.
Une semaine plus tard, l’enfant dort enfin sereinement. Elle n’est plus une substitution silencieuse, mais une personne en propre, reconnue.
Tout au long de l’ouvrage, on comprend que le corps est un relais. Il exprime ce que les mots n’ont pas su dire, ce que les familles ont tu ou oublié. Des enfants remplacés, des pères fantômes, des mères trop jeunes pour être mères, des naissances pour réparer un divorce, des prénoms choisis pour honorer ou effacer : l’anatomie intime de l’arbre familial est ici disséquée avec une précision presque chirurgicale.
MON CORPS GÉNÉALIQUE est un livre riche, parfois vertigineux, mais toujours habité par un désir de transmission et de réparation. À travers les pages, c’est toute une anthropologie familiale qui se dessine, une manière d’habiter son corps et son histoire autrement.
Loin des dogmes, l’auteure offre un outil d’enquête personnelle, une invitation à « remettre de l’ordre dans la mémoire » et à devenir enfin auteur de son propre récit.
MON CORPS GÉNÉALIQUE de Elisabeth Horowitz
Éditions Guy Trédaniel
19, rue Saint-Séverin | 75005 Paris
T 01 43 36 41 05 | F 01 43 31 07 45

ELISABETH HOROWITZ, psychopraticienne, est l’auteure de nombreuxouvrages de développement personnel (psychogénéalogie, symbolisme,synchronicité) dont Se libérer du destin familial, Les nouveaux secrets defamille, Quelle coïncidence ! de L’action qui libère et de L’Univers vousparle, parus chez le même éditeur.