IA générative : la startup Thunder Code veut transformer l’assurance qualité logicielle
Thunder Code, la startup qui veut rendre les tests logiciels aussi simples qu’une conversation
Avec sa levée de fonds de 9 millions de dollars annoncée en juin 2025, Thunder Code s’impose comme l’un des projets deeptech les plus prometteurs de la scène européenne.
À peine créée, l’entreprise, fondée par les serial entrepreneurs Karim Jouini et Jihed Othmani, affiche des ambitions internationales en s’attaquant à un maillon longtemps sous-estimé de la chaîne de production logicielle : l’assurance qualité.
Leur promesse ?
- Réinventer les tests automatisés grâce à une plateforme propulsée par l’intelligence artificielle générative et
- structurée autour d’agents IA autonomes, capables de comprendre des instructions en langage naturel, d’exécuter des tests, de corriger les erreurs de script à la volée et de produire des diagnostics en temps réel.
Une approche radicale, taillée pour un monde où les cycles de développement doivent s’accélérer sans compromis sur la qualité.

À l’origine de cette levée figurent des investisseurs institutionnels de renom. En tête, Silicon Badia, fonds de capital-risque à cheval entre les États-Unis et la région MENA, connu pour ses investissements précoces dans des pépites technologiques comme Amplitude ou Procore.
Le fonds n’en est pas à son coup d’essai avec les fondateurs de Thunder Code : il les avait déjà soutenus dans leur précédente aventure, Expensya, plateforme de gestion de dépenses acquise en 2023 par Medius.
Un signal fort, selon Namek Zu’bi, managing partner de Silicon Badia, qui salue « une équipe d’exception capable d’exécuter vite et juste sur des marchés en pleine transformation ».
À ses côtés, on retrouve également Janngo Capital, fonds panafricain engagé sur les sujets à impact social, et Titan Seed Fund, qui suit Karim Jouini depuis près d’une décennie.
Le tour est complété par un cercle restreint de business angels à forte valeur ajoutée, dont Roxanne Varza (Station F), Quentin de Metz (Pennylane), Karim Beguir (InstaDeep) et Sébastien Leang (Uptale).
Ce soutien financier permettra à Thunder Code d’accélérer sur plusieurs axes : intensification des efforts de R&D pour consolider leur avance technologique, montée en puissance de leur infrastructure IA afin d’absorber la croissance de la demande, déploiement rapide à l’international et structuration d’un écosystème de partenaires.

La startup, répartie entre Paris et Tunis, veut aller vite et frapper fort. Elle compte faire du testing un avantage stratégique, alors qu’il est encore largement perçu comme une contrainte opérationnelle dans de nombreuses entreprises.
L’objectif affiché : réduire de 90 % les temps de test, tout en augmentant significativement la couverture fonctionnelle, et ce sans avoir besoin de compétences techniques poussées.
Les équipes produit et métiers peuvent désormais créer, lancer et maintenir leurs scénarios de test en langage naturel, comme elles discuteraient avec un assistant virtuel.
Au cœur de cette innovation : l’architecture agentique, une forme d’IA plus dynamique que les modèles traditionnels, capable de raisonner, de planifier des actions complexes et d’interagir avec divers environnements logiciels.
Cette technologie, encore émergente mais promise à un développement rapide, est ici appliquée à un domaine qui semblait jusqu’ici à l’écart des grandes vagues d’automatisation.
Pour Thunder Code, le moment est idéal. Le marché mondial du test logiciel, évalué à 87,4 milliards de dollars en 2024, devrait atteindre plus de 500 milliards à l’horizon 2033.
Un gisement colossal, dopé par l’adoption massive des méthodologies DevOps, l’explosion des déploiements continus et la généralisation des architectures logicielles distribuées.

« Nous ne voulons pas simplement améliorer l’existant, nous voulons redéfinir les règles du jeu », explique Karim Jouini.
Pour lui, la qualité logicielle ne doit plus être l’affaire exclusive des équipes QA, mais un sujet partagé entre développeurs, product owners et opérationnels.
Une vision transversale du test, rendue possible par l’accessibilité de leur solution, pensée pour s’intégrer dans tous les environnements, sans dépendre de technologies propriétaires.
Thunder Code entend ainsi démocratiser la QA et la rendre invisible, ou du moins, parfaitement fluide.
Ce pari, à la croisée de l’IA et de la productivité logicielle, séduit déjà un écosystème en quête de simplification. Car si le monde du développement a largement adopté l’automatisation du déploiement ou de la gestion des versions, les tests restent encore souvent manuels, complexes, chronophages.
Thunder Code veut s’attaquer à ce point de friction avec les armes de l’intelligence artificielle la plus avancée. Et s’il fallait encore une preuve du changement d’ère en cours, Roxanne Varza, figure centrale de la tech française et directrice de Station F, le résume ainsi :

« Une équipe qui a déjà prouvé sa capacité d’exécution, sur un marché en pleine explosion — exactement le type de pari que nous aimons faire ! »
Dans un contexte où chaque minute de retard dans la mise en production peut coûter des millions, la qualité ne peut plus être un luxe ou une phase à part.

Thunder Code l’a bien compris : elle doit être continue, intelligente, intégrée — et surtout, pilotée par les usages. C’est cette rupture que la jeune pousse incarne, avec l’ambition de devenir un standard mondial du test logiciel à l’ère de l’IA générative.