
``Versant noir`` explore les zones d’ombre du sommet le plus convoité du monde
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« Versant noir » explore les zones d’ombre du sommet le plus convoité du monde
Sorti en février dernier, Versant noir de Lison Lambert s’est discrètement imposé comme l’un des romans les plus percutants de ce début d’année. À travers une expédition vers le sommet de l’Everest, l’autrice signe une fiction tendue et politique, qui interroge les dérives de la mondialisation à 8 848 mètres d’altitude.
Depuis sa parution le 12 février 2025 chez Hugo Publishing, Versant noir fait parler de lui par le bouche-à-oreille, dans les cercles littéraires comme chez les passionnés d’aventure. Porté par une écriture nerveuse et une construction dramatique ciselée, le roman de Lison Lambert dépasse largement le cadre du récit d’ascension.
Il explore les tensions d’un monde où la nature, l’homme et le capital se disputent chaque mètre carré, même dans les zones les plus inaccessibles de la planète.
Au cœur du roman : Alex, 25 ans, ex-championne de saut à ski en quête de sens, et son père Jef, guide de haute montagne aguerri. Ensemble, ils acceptent de participer à une expédition vers l’Everest, menée par Aniruddha, jeune sherpa idéaliste à la tête d’une agence népalaise 100 % locale.
Ce dernier souhaite reprendre la main sur une industrie accaparée depuis des décennies par des sociétés étrangères, et offrir aux Népalais la place qui leur revient sur « la déesse qui touche le ciel ».
Mais là-haut, les règles changent. Très vite, l’ascension bascule. Ce n’est pas la montagne elle-même qui menace, mais ce qu’elle révèle : les fractures générationnelles, les logiques de pouvoir, la violence sourde du capitalisme mondialisé.
Les “zones de mort” ne se trouvent plus uniquement au-dessus de 8 000 mètres : elles sont aussi dans les choix qu’on fait en bas, dans les compromis qu’on accepte, dans la manière dont on exploite l’autre au nom de la réussite.
Ce roman trouve un écho particulier dans un contexte où le tourisme extrême interroge de plus en plus l’opinion publique. Ces dernières années, l’Everest est devenu un symbole de la démesure contemporaine : embouteillages en altitude, dépouilles abandonnées sur les sentiers, déchets persistants malgré les promesses de “nettoyage”.
Versant noir ne moralise pas, mais il observe. Il met en fiction les contradictions d’un monde qui rêve d’élévation, mais continue de creuser sous ses pieds.

Formée au théâtre, Lison Lambert manie le rythme et la tension avec précision. Elle compose des dialogues justes, sans surcharge, et insuffle à ses personnages une intensité fragile. Dans cette montagne écrasante, chacun tente de retrouver de la hauteur — symbolique, morale, existentielle. Et parfois, c’est dans la chute que réside la vérité.
En librairie depuis trois mois, Versant noir n’a pas fait de bruit spectaculaire, mais son écho est profond. Il touche les lecteurs là où ça fait mal : dans cette tension entre idéal et réalité, entre l’appel du sommet et le prix qu’il faut payer pour y monter. Un premier roman maîtrisé, subtil, et nécessaire.