Journée des Cultures d'Asie 2025 à Lyon : Voyage au Cœur de l'Asie
#cultures #Asie #Lyon – Les photos ne sont pas libres de droits.
Lyon Célèbre l’Asie : 4ème Édition de la Journée des Cultures
Ce dimanche 8 juin 2025, sur la place Charles de Gaulle à Lyon, s’est tenue la quatrième édition de la Journée des Cultures d’Asie, organisée par le Centre Asie en plein cœur du 3e arrondissement.
Dans un décor coloré où les lanternes rouges et les drapeaux asiatiques flottaient au vent, le public a été invité à découvrir, comprendre et partager les multiples facettes de la diversité des cultures d’Asie à travers une programmation aussi festive qu’engagée.


Ce rendez-vous, désormais ancré dans le paysage culturel lyonnais, s’est imposé comme un lieu de célébration des identités, de dialogue interculturel, mais aussi de mémoire, de reconnaissance historique et de solidarité internationale.
Douze pays d’Asie à l’honneur à travers animations, musiques, danses et spécialités culinaires



Des dizaines de stands proposaient au public une immersion dans les traditions vietnamiennes, coréennes, chinoises, cambodgiennes ou encore thaïlandaises.
On y trouvait des spécialités culinaires préparées sur place, des démonstrations de calligraphie, de peinture sur soie, de médecine traditionnelle ou d’arts martiaux, ainsi que des spectacles vivants : danse du lion, percussions, chants folkloriques, théâtre masqué, musique de cour… Petits et grands ont pu s’initier à ces pratiques avec curiosité et enthousiasme.

Mais au-delà des couleurs, des saveurs et des rythmes, une émotion plus profonde traversait discrètement cette journée : celle de la mémoire des blessures encore vives, en particulier celles laissées par la guerre du Vietnam.
C’est dans cet esprit qu’un stand particulier a marqué les esprits : un espace de recueillement et d’information consacré aux victimes de l’Agent Orange, cette arme chimique utilisée par l’armée américaine de 1961 à 1973 dans le cadre de l’opération Ranch Hand.
Ce défoliant, contenant de la dioxine, fut déversé sur près de 20 % des forêts du sud du Vietnam pour priver les troupes ennemies de couverture végétale.
Mais au-delà de son objectif militaire, ses effets sur les populations civiles furent dramatiques : cancers, malformations congénitales, troubles neurologiques, cécité, stérilité, mutations génétiques.
Des millions de personnes, directement exposées ou héritières de cette exposition par transmission génétique, continuent à souffrir aujourd’hui encore de ses conséquences.

Le stand “We Won’t Forget – Peace”, au sein de l’événement, portait haut cette mémoire. Une exposition claire, pédagogique et bouleversante retraçait l’histoire de l’Agent Orange à travers des panneaux illustrés, des témoignages de survivants, des données scientifiques, des portraits d’enfants nés avec des malformations, ainsi que des cartes montrant les zones contaminées.
Le dispositif visait non seulement à rappeler les faits, mais aussi à interpeller les consciences sur l’impunité persistante des entreprises américaines et le manque de réparation pour les victimes. Il s’agissait d’un appel à la justice, à la reconnaissance et à l’action.
Au centre du stand trônait un grand panneau blanc, porteur du message « WE WON’T FORGET – PEACE ». Cet espace était ouvert à toutes les personnes souhaitant témoigner de leur solidarité. Le public était invité à y apposer sa signature comme un acte d’engagement personnel en faveur des victimes et pour que de tels crimes ne soient jamais oubliés.

Peu à peu, le panneau s’est couvert de signatures, de messages, de prénoms, de dessins. L’acte de signer n’avait rien d’anodin : c’était inscrire son nom dans une mémoire collective, dire « je reconnais, je soutiens, je me souviens ».
Ce moment a pris une dimension particulière lorsque plusieurs personnalités politiques et diplomatiques ont elles aussi tenu à signer ce panneau. Le Maire de Lyon, Grégory Doucet, est venu en personne apposer sa signature, entouré d’une délégation attentive. Ce geste, sobre mais très symbolique, a été chaleureusement salué par les organisateurs et le public.

En sa qualité de maire d’une grande ville européenne, son acte engageait la collectivité lyonnaise tout entière dans une démarche de reconnaissance. Il affirmait que la ville de Lyon ne ferme pas les yeux sur les crimes de l’Histoire, même s’ils ont été commis à l’autre bout du monde, et même si les victimes ne sont pas françaises. Il disait aussi que la mémoire n’a pas de frontières, et que la solidarité humaine est une responsabilité politique.

À ses côtés, Marion Sessiecq, Maire du 3e arrondissement, elle aussi présente, a signé le panneau avec une même volonté d’engagement. Son appui était d’autant plus fort que l’événement se tenait sur le territoire dont elle a la charge.
Ces deux signatures municipales ont été suivies par celles du Consul général de Chine, du Consul général de la Corée du Sud, du Consul du Cambodge, ainsi que d’une ancienne députée française.


Chacune de ces signatures portait en elle un message diplomatique puissant. Celui de la reconnaissance des souffrances infligées à des peuples asiatiques par une guerre menée au nom d’intérêts étrangers.
Celui aussi de l’espoir de réconciliation et de coopération, au-delà des antagonismes passés. Enfin, celui d’un engagement dans le dialogue et la mémoire partagée.

Que ces signatures émanent d’autorités officielles n’était pas un détail : des victimes de cet « écocides » provoqué par les USA, elles donnaient à cet acte de mémoire une portée institutionnelle. Elles transformaient une affiche en acte politique.

Parmi les signataires figuraient de nombreux citoyens d’origine asiatique, mais aussi de nombreux Lyonnais d’autres horizons. Des enfants écrivaient en lettres maladroites leur prénom, parfois un petit mot de paix. Des personnes âgées prenaient le temps de lire l’exposition, certaines visiblement émues.

Des bénévoles distribuaient des informations pour continuer à soutenir les victimes de l’Agent Orange par des dons, du plaidoyer, ou la diffusion de leurs récits. Ce stand, en apparence modeste, était le cœur battant d’une mémoire partagée, d’un combat toujours actuel pour la justice environnementale, les droits des victimes, et la dignité humaine.
À quelques mètres de là, un panneau évoquait aussi les enfants victimes de la guerre à Gaza, créant un lien subtil entre les douleurs d’hier et les drames d’aujourd’hui. Loin de toute récupération, ce parallèle venait rappeler que les enfants restent toujours les premières victimes des conflits, que les armes tuent au-delà du champ de bataille, et que la paix doit être une cause universelle.
La phrase inscrite au bas du stand mémoire condensait le sens profond de cette journée :
« Parce que nos destins sont liés, il est essentiel de promouvoir la coopération internationale, la paix et le respect mutuel entre les nations. »
Ce message a résonné tout au long de la journée. Il a été repris sur scène par les artistes, les élus, les représentants associatifs. Il a trouvé écho dans les regards, les silences, les applaudissements.







Cette quatrième Journée des Cultures d’Asie, portée par le Centre Asie et soutenue par la Ville de Lyon, la Métropole, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a montré que la culture n’est pas seulement un patrimoine à préserver, mais une force vivante pour construire un monde plus juste, plus respectueux et plus solidaire.
Et si les signatures sur le panneau finiront par s’estomper avec le temps, les liens tissés entre les peuples, les mémoires honorées et les promesses silencieuses faites ce jour-là continueront, elles, à voyager longtemps, de cœur en cœur.



















