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Morgane de Cadier publie Premier jour : un éveil au monde tout en images et sensations

Avec Premier jour, son premier album publié chez Grasset-Jeunesse, Morgane de Cadier propose une exploration sensorielle de l’éveil au monde. Sans intrigue ni personnages identifiés, cet ouvrage illustré à la gouache privilégie la sensation brute et la découverte émerveillée. Un objet délicat et exigeant, qui s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes curieux de renouer avec le regard des commencements.

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"Premier jour" : l’éveil poétique du monde selon Morgane de Cadier
"Premier jour" : l’éveil poétique du monde selon Morgane de Cadier

“Premier jour” : Morgane de Cadier signe un album qui parle d’éveil, sans mièvrerie

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“Premier jour” : Morgane de Cadier signe un album qui parle d’éveil, sans mièvrerie

Dans son premier album chez Grasset-Jeunesse, l’autrice-illustratrice Morgane de Cadier signe une œuvre visuelle et sensorielle sur les premiers instants de la vie. Un récit sans intrigue, mais porté par une ambition claire : retrouver le regard d’un être qui s’éveille.

Pas de héros, pas d’action, pas de rebondissements dans Premier jour. Et pourtant, l’album retient l’attention par sa simplicité radicale. Il montre un personnage – anonyme, sans âge, sans sexe – qui découvre le monde. La fraîcheur de l’herbe, la lumière du ciel, le passage d’un oiseau. Chaque élément est une première fois.

Disponible en librairie depuis le 7 mai 2025, ce livre s’adresse officiellement aux enfants à partir de 3 ans, mais il parle à toutes les sensibilités.

L’autrice-illustratrice y explore une expérience universelle : celle de l’éveil, du surgissement des sensations, de l’attention portée à ce qui, d’habitude, ne se remarque plus.

Le texte, minimal, laisse la place aux illustrations réalisées à la gouache. Morgane de Cadier, formée au dessin académique à l’école Émile Cohl à Lyon, travaille essentiellement à la main, en s’inspirant de ses carnets de croquis peints sur le motif. Cela donne une matière visuelle vivante, tactile, sans filtre.

Loin des productions numériques lisses, Premier jour mise sur la spontanéité du trait, la densité des couleurs, la clarté des formes. Chaque double page est construite comme un tableau indépendant, une respiration.

Ce qui distingue cet album d’autres titres jeunesse récents, c’est son refus de l’explication. Il ne cherche pas à enseigner, ni à guider. Il montre, simplement. Cette économie de moyens produit un effet paradoxalement très fort : le lecteur, petit ou grand, est contraint d’habiter le moment.

Rien n’est là pour distraire ou rassurer. On ne sait pas qui parle, ni ce qui va suivre. C’est précisément ce flou qui rend l’album juste. Il ne cherche pas à faire œuvre pédagogique, mais à produire une sensation.

Ce positionnement rejoint une tendance de fond dans l’édition jeunesse contemporaine : celle d’albums épurés, expérimentaux, qui se pensent comme des objets à vivre autant qu’à lire.

Premier jour s’inscrit dans cette veine-là, aux côtés d’ouvrages qui remettent le sensible au centre, sans discours ajouté.

Le format, modeste (32 pages, 17,5 x 21,5 cm), et la fabrication soignée (édition reliée, impression nette) renforcent cette intention.

L’objet est pensé pour durer, pour circuler, pour être lu à voix haute ou seul, dans le silence.

Première collaboration avec Grasset-Jeunesse, ce livre marque une étape importante dans le parcours de Morgane de Cadier. Après avoir exploré d’autres formes de narration graphique, elle s’affirme ici dans un registre exigeant : celui du dépouillement.

L’enfance, chez elle, n’est pas édulcorée. Elle est regard, présence, écoute. L’émerveillement n’est pas forcé, il surgit naturellement, dans le froissement d’une page, dans une ombre qui bouge, dans un geste qui hésite.

Avec Premier jour, Morgane de Cadier réussit un pari rare : proposer un livre sans histoire, mais qui raconte tout. Tout ce que l’on ne sait plus voir. Tout ce que l’on n’a plus le temps de sentir. Un livre sur le commencement, oui, mais surtout sur la possibilité de recommencer. À tout âge.

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