
Recrutement d’urgence : TAFF! connecte entreprises et agents de nettoyage disponibles immédiatement
#TAFF! #startupLyon
TAFF! : la startup qui dépanne les entreprises et redonne du pouvoir aux indépendants dans un secteur en crise
Le constat est sans appel : dans le secteur du nettoyage, plus d’un tiers des salariés quittent leur poste chaque année. Un turnover de plus de 35 % qui paralyse les TPE, fait exploser les coûts cachés, use les responsables d’exploitation et rend le quotidien imprévisible.

Dans ce chaos structurel, Marion Basma, Enzo Pelardy, deux jeunes entrepreneurs lyonnais ont décidé de prendre le problème à bras-le-corps.
Leur solution : TAFF!, une plateforme de mise en relation immédiate entre professionnels du nettoyage indépendants et entreprises confrontées à des besoins urgents.
Objectif : créer une alternative fluide, humaine et économiquement viable au modèle de recrutement classique, jugé trop lent, trop rigide, trop déconnecté du réel.
TAFF! n’a rien d’une énième appli d’intérim. Son approche tranche, tant par la simplicité de son modèle que par l’ambition sociale de ses fondateurs.
Pour les entreprises, l’accès est immédiat. Elles publient leur besoin, et sont mises en relation avec des agents disponibles, déjà formés, souvent géographiquement proches.
La commission est prise côté client. Pour les indépendants, l’inscription est gratuite, les tarifs sont fixés librement, les missions choisies sans contrainte. En moins d’un an, plus de 2 300 professionnels ont rejoint la plateforme.
Parmi les premiers clients figurent de petites entreprises, des conciergeries, mais aussi des poids lourds comme La Pyrénéenne de Nettoyage, 13e acteur national du secteur.
TAFF! répond à une douleur quotidienne de ces structures : l’absentéisme de dernière minute, les remplacements impossibles, les pénalités contractuelles, et surtout, le stress chronique de ne pas pouvoir compter sur un vivier fiable
C’est précisément ce vide opérationnel qu’Enzo Pelardy a expérimenté en décembre 2024. À l’époque, il est responsable d’exploitation dans une entreprise de propreté. Un agent est absent, aucun remplaçant disponible, ni via l’intérim, ni via France Travail. À deux heures de route, il se rend sur place lui-même, pour assurer la prestation.
Ce jour-là, le déclic est brutal : le modèle d’emploi traditionnel, pensé pour la stabilité, ne répond plus aux besoins de réactivité du terrain. Ce qu’il faut, c’est un canal d’urgence, mais fiable.
Avec Marion Basma, journaliste passée par BFM TV, France Télévisions et Sciences Po Paris, il imagine une plateforme capable de fluidifier ce marché en tension, sans précariser davantage les travailleurs. TAFF! était né.

Le binôme ne vient pas de nulle part. Enzo Pelardy a grandi en milieu rural, fondé à 18 ans des studios d’enregistrement dans des quartiers oubliés et même en prison, avant de gérer 450 salariés et 6 millions d’euros de chiffre d’affaires dans le nettoyage. Il a connu la précarité, les horaires hachés, le travail manuel.

Marion Basma, elle, est une plume et une oreille. En tant que journaliste de terrain, elle a rencontré des dizaines d’agents comme Marie-Caroline, mère célibataire, 900 euros par mois, 1h30 de trajet quotidien, des horaires éclatés, et une vie soumise à l’arbitraire logistique. TAFF! veut offrir à ces invisibles un outil de reprise en main.
Mais au-delà de la promesse technologique, TAFF! se positionne comme un acteur économique territorial. La plateforme favorise la relocalisation du travail en mettant en relation des entreprises et des professionnels situés à quelques kilomètres.
Elle fluidifie l’emploi dans des zones où le chômage reste élevé, et où l’accès aux plateformes classiques est inadapté. TAFF! permet aussi l’insertion d’un public souvent éloigné du marché de l’emploi classique, en leur proposant des missions accessibles et adaptées à leurs contraintes personnelles. L’inclusion est pensée comme un levier de compétitivité économique.
Un autre pilier différenciant du modèle : la formation. Avec son partenaire certifié Qualiopi, AD Formation, TAFF! propose des parcours à la carte, sur les bons gestes de nettoyage, la gestion du temps ou encore les pratiques écoresponsables.
Ces contenus, pensés pour être accessibles financièrement et concrètement, permettent aux indépendants d’améliorer leurs compétences, donc leur valeur sur le marché, sans dépendre d’un employeur. La logique est celle d’une montée en autonomie, fondée sur l’activation des savoir-faire plutôt que sur la subordination hiérarchique.

Le projet a déjà été reconnu : TAFF! a remporté le premier prix du concours Lyon Start Up (10 000 €) et le prix du public (500 €).
Mais au-delà de ces distinctions, c’est son modèle économique hybride – entre plateforme tech, outil social et accélérateur territorial – qui intrigue et séduit.
Dans une économie où l’intérim reste rigide, où l’emploi salarié s’effrite et où le freelancing progresse, TAFF! esquisse peut-être les contours d’un nouveau paradigme : celui d’une ubérisation responsable, où les indépendants ne subissent pas les règles du jeu, mais les fixent.
Reste à voir si ce modèle peut tenir l’échelle. Les défis sont nombreux : équilibre financier, fidélisation des indépendants, cadre réglementaire du travail indépendant, et surtout, passage du local au national sans perdre en qualité de service.
Mais la demande, elle, est là – massive, urgente, sous-financée. Dans un marché de la propreté qui pèse plus de 15 milliards d’euros en France et peine à recruter durablement, TAFF! propose un levier rapide, concret, et humain. Une rareté.