
Litiges commerciaux : la CCI et le Barreau de Lyon lancent la Chambre d’Arbitrage et de Médiation
La Chambre d’Arbitrage et de Médiation de Lyon, fruit du Barreau de Lyon et de la CCI Lyon, vise une justice plus rapide pour les entreprises
Pour une entreprise, un conflit mal géré peut coûter plus cher qu’un échec commercial. Image écornée, partenaires perdus, opérations bloquées : les litiges sont rarement neutres. Jusqu’ici, le passage devant un juge était souvent la seule option — longue, coûteuse, incertaine. Mais dès cet automne, (probablement en novembre), une nouvelle solution fera son entrée : la Chambre d’Arbitrage et de Médiation de Lyon.
Portée par le Barreau de Lyon et la CCI Lyon Métropole Saint-Étienne Roanne, cette structure est pensée pour les entreprises qui veulent gérer leurs contentieux autrement : plus vite, plus souplement, plus intelligemment.

« Il ne s’agit pas de créer un simple lieu, mais de donner toute sa place à une culture durèglement alternatif des différends », souligne le Bâtonnier du Barreau de Lyon, AlbanPousset-Bougère.
Le principe est simple. Deux modes de règlement seront proposés : l’arbitrage, où un arbitre rend une décision exécutoire ; et la médiation, qui mise sur un accord amiable négocié avec l’aide d’un tiers. Le tout dans un cadre sécurisé, confidentiel et pensé pour s’adapter aux contraintes économiques.
Objectif : offrir une alternative robuste au contentieux classique, qui préserve les relations commerciales et libère les entreprises du poids procédural.

« Nous avons voulu offrir aux entreprises une solution simple et performante pour régler leurs litiges autrement », explique Philippe Valentin, président de la CCI Lyon.
Le projet ne sort pas de nulle part. Il répond à une demande croissante des dirigeants : réduire les délais de résolution, garder le contrôle du processus, contenir les coûts et éviter l’exposition publique. 80 % des médiations aboutissent à un accord.
En parallèle, les procédures arbitrales garantissent la force juridique des décisions, sans devoir attendre plusieurs années. Ce n’est pas seulement un outil juridique : c’est un levier stratégique. Les PME, les ETI, les groupes internationaux — tous les profils sont concernés. Et la Chambre est conçue pour accueillir des litiges de toute taille, y compris internationaux.
Au cœur du dispositif, les avocats changent de rôle. Plus qu’un représentant au procès, l’avocat devient un acteur de la solution : médiateur, arbitre, accompagnateur.
Quant à la CCI Lyon, elle agit comme interface entre le monde économique et les acteurs du droit. La structure est locale, mais la portée est large. Elle vise à installer durablement une culture nouvelle de résolution des différends, ancrée dans l’agilité, le dialogue et la performance.
C’est aussi une réponse au temps long judiciaire, devenu contre-productif. Dans des écosystèmes où chaque jour compte, où les tensions commerciales sont souvent systémiques, et où les partenariats doivent survivre aux désaccords, la Chambre d’Arbitrage et de Médiation s’impose comme une solution réaliste, rapide et contrôlée. Plus qu’une option, un réflexe à intégrer.
Moins de blocages, plus de fluidité : pour les entreprises, cette chambre pourrait bien devenir un accélérateur de stabilité.