L’AGS débloque 2,1 milliards pour les salariés d’entreprises en faillite

L‘Association pour la Gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS) a récemment publié ses premiers chiffres pour l’année 2024, et ceux-ci témoignent d’une sollicitation accrue du dispositif de garantie des salaires. Le document révèle une augmentation de près de 20% du nombre de bénéficiaires de l’AGS, soulignant les défis posés par un contexte économique marqué par les défaillances d’entreprises.

Dans le détail, l’AGS a indiqué avoir déboursé plus de 2,1 milliards d’euros pour apporter un soutien financier aux salariés d’entreprises en difficulté. Cette somme représente une augmentation de plus de 23% des dépenses de l’association par rapport à l’année précédente.

Les fonds versés par l’Association ont été principalement alloués au règlement des salaires dus, des indemnités de préavis, des congés payés et des indemnités de licenciement, des créances que les salariés ne peuvent obtenir directement de leur employeur en cas de cessation de paiement.  

Un chiffre record qui reflète les tensions économiques

L’année 2024 a été marquée par un nombre record de salariés ayant bénéficié de la garantie AGS, avec près de 250 000 personnes concernées. Ce chiffre est présenté dans le document comme un indicateur de la gravité de la situation économique actuelle.

Les projections établies pour l’année 2025 laissent entrevoir une mobilisation du régime de garantie des salaires à un niveau similaire à celui observé en 2024.

Face à cette situation de crise, l’AGS affirme son engagement à soutenir les salariés touchés par les difficultés des entreprises. Christian Nibourel, Président de l’AGS, a souligné cet engagement en indiquant qu’en moyenne, plus de 8 500 € ont été versés par salarié pour les aider à surmonter cette période difficile.  

Caractéristiques des bénéficiaires et répartition sectorielle

Le document fournit également des informations détaillées sur le profil des salariés ayant bénéficié de la garantie AGS.

Parmi les 250 000 salariés accompagnés en 2024, une majorité significative (87%) était employée en contrat à durée indéterminée (CDI).

L’âge moyen des bénéficiaires est d’environ 40 ans, et ils justifient en moyenne de 7 ans d’ancienneté au sein de leur entreprise. Le salaire mensuel de référence de ces salariés s’élève à plus de 2 500 €.

La taille des entreprises concernées par les interventions de l’AGS est variée. Plus de 30% des bénéficiaires proviennent d’entreprises de moins de 10 salariés.

Par ailleurs, le document met en évidence une augmentation notable du nombre de bénéficiaires issus d’entreprises de plus de 100 salariés, représentant près de 27% des salariés accompagnés.

L’analyse sectorielle révèle que cinq secteurs d’activité concentrent à eux seuls plus de 70% des salariés bénéficiaires. Ces secteurs sont la construction (avec près de 41 000 bénéficiaires), les services aux entreprises (près de 43 500 bénéficiaires), l’industrie (plus de 36 000 bénéficiaires), le commerce (près de 36 000 bénéficiaires) et l’hébergement et la restauration (près de 25 000 bénéficiaires).

Les montants avancés en 2024 dépassent les 2,1 milliards d’euros, marquant une hausse de plus de 23% par rapport à l’année précédente.

Les créances couvertes par l’AGS concernent principalement les salaires (représentant près de 25% des montants avancés), les indemnités de licenciement (également près de 25%) et les indemnités de préavis (plus de 19%)

L’AGS : un rôle crucial dans la protection des salariés

Face à une situation économique qui devrait perdurer en 2025, l’AGS réaffirme sa mobilisation pour accompagner les entreprises en difficulté et protéger les droits des salariés.

Les équipes de l’AGS s’engagent à traiter plus de 80% des demandes d’avance dans un délai de 48 heures suivant leur réception, afin d’assurer un soutien rapide et efficace.

Antonin Blanckaert, Directeur général de l’AGS, souligne que les engagements de service de l’association sont conçus pour offrir la meilleure protection possible aux bénéficiaires de la garantie, en tenant compte des difficultés individuelles rencontrées par les salariés.

L’Association s’attache à remplir son rôle d’amortisseur social dans les meilleures conditions et dans les meilleurs délais, et travaille à renforcer la coopération avec les différents acteurs impliqués dans l’accompagnement des entreprises en difficulté.