
Navigône : les navettes fluviales électriques intègrent le réseau TCL à Lyon
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Navigône : les navettes fluviales électriques intègrent le réseau TCL à Lyon
Il aura fallu attendre plus d’un siècle. Cent douze ans après la dernière navette fluviale régulière, Lyon renoue avec son fleuve comme vecteur de transport quotidien.
Depuis le 18 juin, la métropole inaugure Navigône, un service de navettes 100 % électriques opérées par RATP Dev pour le compte de SYTRAL Mobilités, et accessibles sans surcoût pour tous les abonnés TCL.
Loin d’une opération symbolique ou touristique, ce retour sur l’eau incarne une ambition très actuelle : faire du fleuve un axe intégré, régulier et écologique de la mobilité urbaine lyonnaise.
Sur 6,2 kilomètres de ligne, les navettes relient Vaise (quartier de l’Industrie) au quartier de Confluence, avec deux arrêts intermédiaires sur la Presqu’île. Le service, intégré au réseau TCL, constitue une extension inédite d’une offre multimodale déjà riche. Il complète un réseau composé de métro, tramway, bus, funiculaire et liaison aéroportuaire, tout en s’ancrant dans une logique de décarbonation active et de diversification des usages de transport.
Derrière ce geste patrimonial se déploie une technologie de pointe.
Quatre navettes 100 % électriques, alimentées par batteries, sont en cours de construction aux Sables-d’Olonne. Les deux premières seront livrées en octobre 2025, les deux suivantes au printemps 2026. En attendant, deux bateaux déjà en service sur la Saône — le Vaporetto et Le lui — assurent les liaisons.

Mais Navigône est aussi un laboratoire social. Trente-sept emplois seront créés, dont plusieurs dans le cadre de parcours d’insertion : un investissement stratégique pour la mobilité durable à Lyon
RATP Dev, via sa filiale dédiée à Lyon, entend proposer un nouveau cadre de travail, en embarqué, au sein d’une grande agglomération — un poste qui conjugue service public, responsabilité environnementale et qualité de vie au travail.
Cette initiative s’inscrit dans un projet plus large : celui d’une mobilité urbaine unifiée, lisible, interconnectée.
Depuis janvier 2025, RATP Dev pilote l’ensemble du réseau TCL : métro (102 rames), tramway (107 rames), funiculaires, Rhônexpress, et désormais les navettes fluviales.
Une concentration de compétences qui permet de penser le réseau en systèmes imbriqués, non concurrents, mais complémentaires. Navigône devient ainsi une pièce du puzzle de l’intermodalité, où chaque mode joue un rôle spécifique selon le moment, l’itinéraire, les contraintes.

« Navigône prend le large et ouvre un nouveau chapitre pour la mobilité durable à Lyon », résume Edouard du Boucheron, directeur de RATP Dev Navette Fluviale de Lyon.
« Cette nouvelle ligne fluviale illustre notre volonté d’innover avec les territoires, en développant des solutions à la fois respectueuses de l’environnement et pensées pour les usages quotidiens des habitants. »
Avec ce lancement, Lyon rejoint un courant de fond. Nantes, Strasbourg, Paris ou Bordeaux expérimentent depuis quelques années le retour du transport fluvial. Ce qui était perçu comme anecdotique devient désormais stratégique, dans un contexte de forte pression sur les infrastructures terrestres, de recherche de nouvelles capacités, et d’exigence de neutralité carbone. Le fleuve, jusque-là marginal dans les mobilités urbaines, retrouve une pertinence fonctionnelle.
Bien sûr, les chiffres restent modestes : Navigône vise 560 000 voyages annuels, loin des millions de déplacements en métro ou en bus. Mais le potentiel est là. Et surtout, le geste est fort. Il marque un changement de paradigme : penser la ville avec ses ressources naturelles, ses géographies, ses continuités écologiques. Utiliser l’eau comme lien plutôt que frontière.
En chiffres : Navigône à Lyon
- 6,2 km de ligne fluviale
- 4 haltes : Vaise, deux sur la Presqu’île, Confluence
- 40 minutes de trajet
- 4 navettes électriques livrées entre octobre 2025 et avril 2026
- 70 passagers par navette
- 560 000 voyages estimés/an
Ce projet n’est pas un simple transport. C’est une narration. Celle d’une ville qui regarde son fleuve autrement. Qui en fait un axe de circulation, un lieu de travail, un outil d’apaisement. Navigône ne se contente pas de traverser Lyon — il la transforme, discrètement, durablement.